Les Bougiotes demandent leurs salaires, l'eau et l'éclairage, même s'il faut pour cela isoler leur APC. La colère était hier au rendez-vous de pas moins de trois localités de la wilaya de Béjaïa. Une colère qui n'a pas manqué d'exacerber la tension déjà vive en ce mois de Ramadhan et à la veille de l'Aïd. Tichy, Adekar et El Kseur sont autant de localités, théâtre de manifestations pour diverses raisons liées au cadre de vie. A Tichy, les habitants des villages Aït Amrous et Tizi Ahmed ont eu recours à la fermeture hier matin des sièges de l'APC et de la daïra, pour crier encore une fois haut et fort, qu'ils ont soif non par parce qu'ils ont jeûné, mais parce que l'eau n'arrive pas dans leurs robinets. Vivre un mois de Ramadhan sans eau et un mois d'août, cela n'arrive qu'à Béjaïa! A Adekar, de l'autre côté de la wilaya, les résidents des lotissements 1 et 2 du centre-ville sont eux aussi passés à l'action. Et quoi de mieux que de fermer le siège de la daïra pour exiger la viabilisation de leur quartier. Les frondeurs demandent ni plus ni moins que l'assainissement, l'éclairage public et le revêtement de la route menant vers les lotissements. Si à Adekar et Tichy on a manifesté pour l'amélioration du cadre de vie, à El Kseur ce sont les salaires qui font défaut. Les 140 agents de sécurité de la société de gardiennage GSC ne décolèrent pas. Ils sont redescendus pour la troisième fois dans la rue et plus exactement sur la RN 12, reliant la wilaya de Béjaïa à la capitale, Alger. Les travailleurs exigent le paiement de leurs six mois d'arriérés de salaires. Des arriérés qui n'arrivent toujours pas. Conséquence, ce sont encore les usagers de cet important axe routier qui paient les pots cassés. Ils ont été contraints de faire un long détour par Amizour pour ceux qui se rendent à Bouira, Alger, Tizi Ouzou et les centres urbains de la vallée.