L'annonce le 23 août de l'abandon des poursuites pénales contre Dominique Strauss-Kahn par la justice américaine avait été saluée par les socialistes. Plusieurs membres du Parti socialiste ont commencé à prendre leurs distances vis-à-vis de Dominique Strauss-Kahn, ancien patron du FMI et ex-favori des sondages pour la présidentielle de 2012 avant sa mise en cause pour viol à New York, attendu en France dans les prochains jours. L'annonce le 23 août de l'abandon des poursuites pénales contre Dominique Strauss-Kahn par la justice américaine avait été saluée par les socialistes. La patronne du parti, Martine Aubry, avait ainsi évoqué son «immense soulagement». Elle exhortait «à respecter la parole de Dominique Strauss-Kahn, à le laisser faire ce qu'il souhaite le plus, c'est-à-dire, revivre normalement et s'exprimer au moment où il le décidera». Mais le ton a commencé à changer après l'université d'été du parti, le week-end dernier, qui a vu le lancement officiel de la campagne pour la primaire qui désignera le candidat socialiste pour la présidentielle. Mme Aubry s'est ainsi pour la première fois nettement démarquée mardi de son ancien allié en affirmant partager l'avis de «beaucoup de femmes» sur l'«attitude» de l'ex-directeur du FMI à leur égard. «J'ai toujours dit la même chose: premièrement, la présomption d'innocence, deuxièmement, je pense la même chose que beaucoup de femmes sur l'attitude de Dominique Strauss-Kahn vis-à-vis des femmes», a-t-elle affirmé sur la télévision Canal Plus. «J'ai été la première à dire le premier jour nous devons à la fois défendre la présomption d'innocence, la victime et sa parole», a poursuivi Mme Aubry en allusion à Nafissatou Diallo, la femme de chambre new-yorkaise ayant porté plainte pour agression sexuelle contre DSK. L'ancien Premier ministre et figure respectée du Parti socialiste Michel Rocard a été plus tranchant, jugeant lundi que Dominique Strauss-Kahn était atteint d'une «maladie mentale» qui l'empêchait de «maîtriser ses pulsions». De nombreux témoignages ont mis en lumière ces derniers mois les difficultés que Dominique Strauss-Kahn éprouve dans son rapport aux femmes, entre séduction et harcèlement, sur lequel des rumeurs couraient depuis des années. Devant ses anciens collaborateurs du FMI à Washington, Dominique Strauss-Kahn a confessé lundi avoir commis une «erreur» mi-mai à New York. A la suite des accusations de viol, il avait reconnu avoir eu une relation sexuelle avec la femme de chambre, et ses avocats ont estimé à la suite du classement de l'affaire que leur client avait payé cher «une erreur passagère de jugement qui n'avait rien de criminel».