La Russie, le Pakistan, le Tadjikistan et l'Afghanistan ont appelé hier la coalition sous commandement de l'Otan en Afghanistan à intensifier l'entraînement des forces de l'ordre de ce pays en vue du retrait complet des militaires de la coalition internationale. Les présidents russe Dmitri Medvedev, pakistanais Asif Ali Zardari, afghan Hamid Karzaï et tadjik Emomali Rakhmon ont lancé cet appel au cours d'un sommet régional à Douchanbe, capitale du Tadjikistan. «Les chefs d'Etat mettent l'accent sur le fait que la réduction de la présence militaire étrangère en Afghanistan devrait s'accompagner d'un redoublement des efforts des participants à la coalition internationale pour entraîner les forces afghanes», ont-ils indiqué dans un communiqué commun. Les quatre pays ont également décidé de coopérer plus étroitement pour lutter contre l'extrémisme, le trafic de drogue et le crime organisé. «Nous sommes prêts à accroître notre coopération avec l'Afghanistan tant dans le domaine économique que dans le dialogue sur les problèmes de sécurité», a déclaré M.Medvedev au cours d'une rencontre séparée avec M.Karzaï. Environ 10.000 soldats américains doivent quitter l'Afghanistan cette année dans le cadre d'un retrait progressif qui doit s'achever fin 2014. Les Etats-Unis sont les principaux contributeurs de la coalition militaire internationale en Afghanistan, arrivée dans le pays à la fin 2001 pour chasser les talibans du pouvoir, et forte aujourd'hui de quelque 150.000 soldats. M.Medvedev a aussi souligné hier que les forces afghanes devraient être capables «d'assurer indépendamment la défense du pays, et de lutter contre les groupes extrémistes et les trafiquants de drogue». Par ailleurs, la Russie est prête à investir plusieurs centaines de millions de dollars dans des projets énergétiques avec l'Afghanistan et le Pakistan qui pourraient contribuer à stabiliser la région, a déclaré M.Medvedev. Moscou est prêt à «investir des sommes assez importantes, de plusieurs centaines de millions de dollars» dans le projet CASA-1000, qui prévoit des livraisons d'électricité du Kirghizstan et du Tadjikistan vers le Pakistan et l'Afghanistan, a ajouté M.Medvedev. «Mais pour que cela se fasse, il faut que la décision de nous y inviter soit d'abord prise», a-t-il ajouté. M.Medvedev a en outre réaffirmé que Moscou voulait prendre part au projet de gazoduc transafghan TAPI, reliant le Turkménistan, l'Afghanistan, le Pakistan et l'Inde. L'idée de ce gazoduc, long d'environ 2000 km et d'une capacité de transport de 30 milliards de mètres cubes de gaz par an, remonte aux années 1990, mais le projet, pourtant soutenu par les puissances occidentales, a été bloqué par l'instabilité chronique de l'Afghanistan.