Dans le but de susciter l'intéressement des compétences nationales à l'étranger, plusieurs mesures incitatives, d'ordre matériel et honorifique, seront mises en place. La conférence sur la compétence nationale à l'étranger se tiendra durant le mois de septembre prochain à Alger. C'est ce qu'a déclaré, hier, l'invitée du forum d'El Moudjahid, Mme Fatma-Zohra Bouchemla, ministre déléguée chargée de la Communauté nationale à l'étranger. «L'organisation de cette conférence doit être perçue comme un espace privilégié de consultation et de concertation, et ce, en mesure de dégager une nouvelle stratégie de mobilisation des compétences établies à l'étranger dans le développement national», a-t-elle précisé. Rappelons que cet événement a été prévu, initialement, pour le mois de juin dernier, et reporté à cause du séisme du 21 mai dernier. Dans l'objectif de conférer un caractère gouvernemental «cohérent» à cette démarche, un groupe de travail intersectoriel a été officiellement installé le 23 avril dernier. Ce groupe, présidé par le département de Mme Bouchemla, a été subdivisé en trois sous-groupes chargés respectivement d'élaborer un annuaire des compétences, de proposer une réflexion sur une stratégie nationale de mobilisation des compétences algériennes à l'étranger et de préparer l'organisation de ladite conférence. Quel est le nombre exact de compétences et de capacité algériennes résidant à l'étranger? Mme la ministre cite un chiffre approximatif. «Il doit être de l'ordre de 4000 personnes». Mme Bouchemla explique cette «imprécision» par le fait que dans le passé, chaque département ministériel et organisme public, disposait d'une liste sectorielle élaborée sur la base d'informations collectées par des relations personnelles et parfois sans accord préalable des compétence concernées, à l'exception du ministère des Affaires étrangères, qui dispose et gère un fichier élaboré sur des données consulaires et compte des informations quelquefois incomplètes sur ces compétences. Ce fichier, faut-il savoir, revêt un caractère confidentiel. L'élaboration de l'annuaire national, constituera donc «une véritable banque de données aussi précise que possible sur ces compétences», selon la ministre déléguée chargée de la communauté algérienne à l'étranger. Dans le but de susciter l'intéressement des compétences nationales à l'étranger, plusieurs mesures incitatives, d'ordre matériel et honorifique, seront mises en place. L'on cite, à titre d'exemple, l'aide à l'accession au logement, à travers un dispositif spécial et étudié avec l'Aadl et la Cnep, encouragement d'investissement pour les entreprises porteuses de technologie de pointe, garantie de protection de la propriété intellectuelle ou encore l'attribution du titre «Docteur honoris causa» auprès des établissements universitaires. Par ailleurs, la ministre a affirmé qu'il serait «illusoire» de prétendre mener une politique visant à faire revenir définitivement les compétences résidant à l'étranger. Mme Bouchemla a déploré le fait qu'un département chargé de gérer près de 4 millions de personnes, ne bénéficie pas de prérogatives pleines. «Je crains que nous n'ayons pas les moyens de notre politique» atteste-t-elle. Sur un autre sujet, elle a expliqué la non-application de la circulaire portant annulation de l'autorisation paternelle pour les Algériens résidant à l'étranger, du fait que ladite note n'a pas été communiqué à la police des frontières, pour des raisons qui restent indéterminées.