Une certaine confusion entoure l'arrivée de la femme et des fils El Gueddafi réclamés par le CNT. Il faut savoir qu'il n'existe aucune assise juridique qui puisse amener l'Algérie à répondre à une demande d'extradition. L'Algérie n'envisage aucune possibilité d'extradition des membres de la famille El Gueddafi actuellement présents sur son sol au moment où des responsables du Conseil national libyen de transition (CNT) évoquent un verdict qui aurait été prononcé par la justice libyenne (Quand? Ou?) pour réclamer à l'Algérie la remise de la famille El Gueddafi (son épouse Safia, et ses trois enfants, Aïcha, Hannibal et Mohammed). Il y a quelque part maldonne surtout lorsque certains responsables du CNT menacent d'un éventuel recours à des institutions internationales. A quel titre le ferait-il et dans quel cadre juridique dès lors que, jusqu'à plus ample informé, les membres de la famille El Gueddafi arrivés en Algérie, ne sont sous le coup d'aucune demande de la justice internationale. D'autre part, la demande d'extradition exprimée par le CNT reste, selon les analystes, infondée dès lors qu'il n'existe aucun cadre juridique dans lequel cette demande aurait pu s'exprimer et qui aurait pu «contraindre» l'Algérie à y répondre positivement. Ce n'est pas le cas du fait même qu'il n'y a pas d'accord d'extradition entre l'Algérie et la Libye. Ce qui rend caduque toute demande en ce sens. En outre, notons que les membres de la famille du colonel El Gueddafi, concernés, ne font l'objet d'aucun mandat émis par quelque Cour pénale qui soit, et la CPI ne peut entreprendre de poursuite que sur demande du Conseil de sécurité de l'ONU. Ce qu'il y a à relever est le fait que des citoyens libyens ont trouvé, à leur demande, un refuge en Algérie. Ces réfugiés qui avaient sollicité l'Algérie pour fuir une guerre, ne pouvaient en tout état de cause, être livrés, juste parce qu'un pouvoir, encore transitoire, les réclame. L'Algérie reste engagée par les lois internationales et uniquement celles qu'elle a paraphées. D'autant que l'Algérie a toujours respecté ses engagements internationaux de quelque nature qu'ils soient. Rappelons que cette décision «humanitaire» de l'Algérie à accueillir, lundi dernier, des réfugiés libyens, y compris la famille El Gueddafi, a fait couler beaucoup d'encre et a provoqué des positions divergentes tant sur le plan régional qu'international. Un acte humanitaire mal compris, interprété comme un acte «hostile» par les responsables du CNT.