«Je trouve l'attitude d'Anne Sinclair assez admirable...Elle donne l'image d'une femme éperdument amoureuse, c'est étonnant dans cet univers parfois déshumanisé...» Claire Chazal La médiatisation du retour de Dominique Strauss-Kahn en France commence à soulever des interrogations sur les raisons cachées d'une telle démarche. Dans une lettre adressée au CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel), plus précisément au responsable de la déontologie des contenus audiovisuels, Rachid Arhab, et à la chargée du pluralisme et campagnes électorales, Christine Kelly, on s'y interroge sur la surmédiatisation de cette affaire, sachant que le CSA n'est pas un organe de censure et qu'il n'intervient jamais auprès d'une chaîne de télévision ou d'une station de radio avant la diffusion d'un programme, et que même si le CSA reste attentif aux réactions des téléspectateurs, il ne peut pas, en raison de la liberté éditoriale dont disposent radios et télévisions, faire certaines demandes. Mais autant de battage indécent relève de la «déontologie des contenus audiovisuels» tout autant que du «pluralisme et campagnes électorales» puisque cela est, à n'en point douter, dans le contexte de la future élection présidentielle. Pour le rédacteur de cette lettre qui est une grande connaissance du monde de l'audiovisuel, cette sur-médiatisation est un véritable abus d'images en pleine pré-campagne électorale, d'autant plus qu'il n'y a pas, dans ce déferlement et occupation médiatique à outrance, une information dans son sens réel. On ne peut pas exclure une forme de manipulation visant, par exemple, à «dynamiter» la gauche afin de favoriser la réélection du président de la République actuel, affirme le rédacteur de cette lettre. Depuis son arrivée en France, toutes les caméras et les médias électroniques ou traditionnels de l'hexagone ont fixé leur objectif sur cette affaire, ce qui a créé une tension au sein même du Parti socialiste, lequel a entamé la grande lessive. Même le Grand journal de Canal+ et le journal télévisé, des médias qui sont classés plus tôt à gauche, sont tombés dans le piège de la surmédiatisation et ont mis dans l'embarras les ténors du PS, plus particulièrement Martine Aubry et Ségolène Royal. Il faut dire que DSK possède lui aussi son propre réseau de soutien médiatique. Son explication, qui est attendue pour les jours à venir, est calculée au millimètre près, par une armada de communicants. Le plus connu est évidemment Stéphane Fouks, le coprésident d'Euro Rscg. C'est un ancien rocardien, très proche de Dominique Strauss-Kahn. Il faut dire que Euro Rscg a été la boîte de communication qui a contribué à l'élection de Mitterrand en 1981. Elle est dirigée, aujourd'hui, par Laurent Habib. On retrouve également dans le staff de Com de DSK, Gilles Filkenstein, qui travaille beaucoup sur les discours, les mots, la fabrique des idées, mais aussi Ramzi Khiroun, l'homme à la Porsche. C'est un spécialiste des crises; il gère en toute discrétion les affaires courantes de DSK et travaille entre Euro Rscg et Lagardère où il est porte-parole du groupe, et enfin Anne Hommel, l'attachée de presse et qui bosse aussi chez Euro Rscg. C'est d'ailleurs, cette belle blonde qui a été choisie pour la communication depuis le retour de DSK en France, alors que dans le passé c'était Ramzi Khiroun. Il était important, pour ses experts de la Com, de donner de DSK l'image d'un homme qui a de bons rapports avec les femmes. D'ailleurs, France Soir vient d'annoncer que DSK pourrait s'exprimer dans les prochains jours et pour la première fois dans le JT de Claire Chazal sur TF1. Une télévision considérée près de la droite et loin de la gauche. [email protected]