Michel Boyon, ancien président de Radio France, ex-directeur de cabinet de Jean-Pierre Raffarin, est le nouveau président du Conseil supérieur audiovisuel. Nommé par le président Chirac, il succède à Dominique Baudis qui devrait désormais présider l'Institut du monde arabe, en remplacement de Guéna. Contre toute attente, et à la surprise générale, le 9e conseiller du CSA est Rachid Arhab, ancien présentateur du JT de 13 h de France 2, nommé par le président de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré. Sa particularité, il est beur, d'origine algérienne et classé à gauche. Il représentera au CSA les minorités visibles. Le nom d'un autre beur Amirouche Laïdi, président du Club Averoès qui milite pour plus de diversité dans les médias, avait été cité. Rachid Arhab est le premier Français issu de l'immigration à faire son entrée au CSA, alors que Jacques Chirac a fait de la représentation des « minorités visibles » sur les écrans français un des axes de son action pour « l'égalité des chances » depuis les violences urbaines de fin 2005. Rachid Arhab s'est défendu d'être un « alibi ». « D'aucuns auraient voulu créer un petit événement en allant chercher quelqu'un avec un nom d'origine différente. Je crois que ce qu'on reconnaît aujourd'hui, ce sont mes compétences et mon envie de faire mieux et plus », a-t-il estimé sur France-info. Il a vu dans cette promotion « une forme de reconnaissance professionnelle » et « du fait que l'on peut garder ses origines, ses fidélités, travailler dans un pays qui ne vous a pas vu naître et y réussir à y faire sa place en restant droit comme un I ». Rachid Arhab a été le premier journaliste issu de l'immigration à présenter un journal de télévision sur France 2 au début des années 1990, puis en duo avec Carole Gaessler pour le 13h, de 1998 à 2000. Depuis, il animait l'émission « J'ai rendez-vous avec vous » sur la même chaîne. Le mandat — non renouvelable — des neuf membres du CSA est de 6 ans. Ils sont nommés par tiers tous les deux ans par le président de la République, le président de l'Assemblée nationale et celui du Sénat.