Le parti de Amara Benyounès, ex-n°2 du RCD et ancien ministre des Travaux publics et de la Santé sous Ali Benflis, s'appellera l'Union pour la démocratie et la République (UDR). Un parti qui s'articulera autour de trois points fédérateurs, à savoir «l'Union», la «Démocratie» et la «République». En outre, il est indiqué dans la missive que ce sera «un parti social démocrate» qui est pour «la séparation de la religion de la politique», «la réappropriation de l'identité algérienne pleine et entière», pour «l'abrogation du code de la famille» et pour «le respect, la défense et la promotion des droits de l'Homme». L'annonce a été faite hier par le biais d'un communiqué signé pour l'UDR par Arezki Abboute, Amara Benyounès et Hamid Ouazar. Les rédacteurs de cette déclaration font savoir qu'ils ont décidé de divulguer l'appellation de leur parti et les principes contenus dans le texte fondateur qui sera rendu public à la rentrée sociale. L'UDR se positionne également dans la perspective de «l'émergence d'une classe politique nouvelle». Ce projet, vieux de plus de deux ans, ambitionne le renouvellement de la classe politique à la veille de l'échéance présidentielle de 2004. Les rédacteurs de la déclaration annoncent avoir tenu une réunion à Béjaïa avant-hier. L'UDR ambitionne «de faire la politique autrement» en créant un «espace de rassemblement» et où il sera question de servir «les projets plus que les carrières». L'UDR arrive au moment où deux partis bien implantés en Kabylie, à savoir le FFS et le RCD se débattent dans des problèmes internes. L'UDR pourrait être le principal bénéficiaire de ces crises qui secouent les deux partis, même si ses membres fondateurs se défendent, en coulisses, d'avoir cette intention. En attendant, la Kabylie, voire l'Algérie tout entière suffoque des discours politiques racoleurs et claironnés depuis des mois et des polémiques stériles et bassement matérielles qui singularisent notre classe politique. L'UDR saura-t-elle éviter de tomber dans les travers de l'ouverture politique de façade que connaît l'Algérie depuis les émeutes d'octobre 88? L'avenir nous le dira.