Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture et ex-cadre du RCD, à sa droite, et M. Abdesselam Bouchouareb du RND à sa gauche, Amara Benyounès, assis dans le grand salon de l'hôtel Hilton à Alger, prévu pour la tenue hier du congrès constitutif, semblait être aux anges. Raison ? Son parti, Union pour la démocratie et la république (UDR), verra officiellement le jour aujourd'hui, après la clôture des travaux du congrès qui intervient cinq mois après les assises constitutives de février 2004. Dans le salon, on peut remarquer également la présence de directeurs de journaux, de représentants d'organisations d'enfants de chouhada, des anciens membres de la Fédération de France. Il y avait également une des sœurs de Larbi Ben M'hidi, Abdekader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines, des représentants du corps diplomatique ainsi que Malki Abdelkader de l'UGTA. Les autres partis n'étaient pas tous présents. En sus du RND, on notera la présence de Abdelkrim Abada du FLN et Abdelwahab Derbal d'Ennahda. Selon les organisateurs, le FFS a décliné l'invitation. Quant au PT et le RCD, eux, n'ont pas été invités. « Ces deux partis se sont inscrits dans une démarche très haineuse envers notre formation. Ainsi, nous avons jugé inutile de les inviter », a expliqué Arezki About, chargé de la communication. Midi presque, Amara Benyounès monte à la tribune et prononce un long discours mélange d'arabe et de français, dans lequel il a expliqué les grandes lignes du programme de son parti qui ne s'écartent pas de celui du président Bouteflika. M. Benyounès a insisté sur le soutien qu'il a apporté à ce dernier lors de l'élection du 8 avril. Abordant la situation politique, l'ex-numéro deux du RCD a accablé les démocrates. « Il ne s'agit plus de se donner bonne conscience mais de sortir les démocrates de l'impasse. Coupés de la société, sans ancrage populaire, les démocrates algériens sont aujourd'hui réduits à une question d'existence. Alors que les exigences de l'heure les incitent à être une force politique susceptible de déterminer les mutations en cours, leurs espaces d'évolution et d'action ne cessent de se rétrécir », a-t-il déclaré. Assumant une partie de cet échec, M. Benyounès dit avoir tiré « les leçons ». « Le rassemblement des démocrates est une conviction profonde et l'une des raisons les plus importantes qui nous motive dans cette nouvelle entreprise politique », a-t-il dit. Voulant justifier son soutien au régime en place, l'ex-ministre de la Santé a souligné que « les démocrates sont partout, dans les partis dits de l'opposition ou du pouvoir, dans toutes les institutions de l'Etat, dans diverses organisations, dans la société ». Pour lui, la victoire du président Bouteflika a confirmé le poids insignifiant « des islamistes radicaux » au sein de la société, éloignant ainsi « le spectre de leur accession au pouvoir » d'une part, et a démontré que « l'opposition démocratique s'isole davantage ». Rendant un hommage appuyé aux journalistes, M.Benyounès a souligné qu'« au stade actuel de son développement, la presse ne saurait se suffire du nombre de ses titres et de sa liberté de ton, tout comme elle ne saurait se situer au-dessus des lois ». Propos qui empruntent beaucoup de leur substance à la déclaration du ministre de la Communication, Boudjemaâ Haïchour, concernant les journalistes en prison. M. Benyounès a prôné, en outre, le fédéralisme comme système d'organisation politique. Il a réclamé l'organisation d'élections anticipées, arguant le fait que « l'Assemblée actuelle ne reflète plus la volonté du peuple après le 8 avril dernier ». Après son allocution, M. Benyounès a remis son mandat au conseil national, lequel, élu par les militants, procédera à l'élection du secrétaire général aujourd'hui. Arezki About et Djamila Aoudj ont annoncé, dans un point de presse animé en marge des travaux, que « 1100 congressistes sont présents dont 160 femmes ». Ils ont précisé que le parti a dépassé les exigences de la loi dans 39 wilayas et est implanté dans les 48. La loi régissant les partis stipule que pour avaliser un congrès, il faut une représentativité sur au moins 25 wilayas, avoir 100 militants dans chacune qui seront représentés par 16 délégués au congrès. Selon M. About, l'UDR s'inscrit dans la sociale démocratie.