Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a proposé «la déchéance du mandat électif de tout élu qui aura rejoint un parti politique autre que celui sous l'égide duquel il a obtenu son élection». L'Administration veut se rattraper auprès du citoyen. Le projet de loi sur les élections lui accorde un grand intérêt. «La philosophie des amendements prévus par le projet de loi organique relative au régime électoral place le citoyen au coeur des réformes», a indiqué le ministre de l'Intérieur. S'exprimant jeudi dernier devant la commission des affaires juridiques, administratives et des libertés au niveau de l'APN, M.Ould Kablia a défendu ses amendements. Selon lui, l'objectif recherché à travers les amendements prévus par le texte de loi tend à «placer le citoyen au coeur des réformes décidées en vue d'édifier un maillon de proximité basé sur la confiance et le respect entre l'Etat et le citoyen». «Le projet de cette loi organique, qui comporte 238 articles, prévoit plusieurs amendements en vue de réunir les conditions nécessaires à la pratique du droit au vote et garantir les droits et devoirs des candidats et des partis politiques avant et pendant le scrutin, ainsi que la neutralité des agents publics, le rôle des commissions électorales, les recours, les litiges et les dispositions pénales», a souligné M.Ould Kablia. S'étalant sur le contenu de ces amendements, le ministre de l'Intérieur a évoqué entre autres, la réduction des délais d'introduction de recours par les citoyens ou les partis politiques et des délais de leur examen et de notification des décisions prises concernant ces recours. Parmi les amendements prévus par le texte de loi, la consécration du principe d'utilisation des urnes transparentes et de l'encre indélébile pour empêcher qu'il y ait un deuxième vote. Ce n'est pas tout. Il est également question de réduire sensiblement le nombre de bureaux itinérants, unifier les PV, définir les autorités auxquelles doivent être adressées les listes originales et unifier les parties chargées du contrôle pour toutes les consultations électorales. M.Ould Kablia a proposé, dans ce contexte, «la déchéance du mandat électif de tout élu qui aura rejoint un parti politique autre que celui sous l'égide duquel il a obtenu son élection et la révision à la hausse du nombre d'élus des APC et du nombre des vice-présidents d'APC». Concernant l'élection à la présidence de la République, les modifications proposées visent notamment à ramener le nombre de signatures exigées de 75.000 à 60.000 et à réviser la composante de la commission électorale de wilaya, a précisé le ministre. M.Ould Kablia a plaidé en faveur de «la création d'une commission nationale de supervision des élections composée exclusivement de magistrats désignés par le président de la République et d'une commission nationale de surveillance des élections, composée «de compétences nationales, de représentants de partis politiques participant aux élections et de candidats indépendants». A l'issue de l'exposé du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, les membres de la commission ont ouvert un débat autour des dispositions du texte de loi. Le président de la commission des affaires juridiques, administratives et des libertés, M.Chérif Nezzar, a mis l'accent sur l'importance des projets de loi soumis à la commission et leur rôle dans la consécration de réformes politiques mises en oeuvre dans un contexte marqué par de nombreux défis qu'il convient de relever avec le soutien de tous.