«L'Algérie a une armée de journalistes professionnels et une seule télévision.» D´après un diplomate arabe Le directeur général d'Al Jazeera, Wadah Khanfar, a présenté sa démission après huit ans à la tête de ce puissant groupe médiatique. Dans un message adressé au personnel, il a déclaré notamment: «J'avais déjà informé le président du conseil d'administration de ma volonté de quitter ma fonction administrative au bout de huit ans, et il a été compréhensif», écrit dans son message M. Khanfar qui dirige Al Jazeera depuis 2003. Mais les raisons du départ du président-directeur général d'Al Jazeera restent néanmoins floues et parfois même incompréhensibles. Il est accusé par certains médias d'alimenter les tensions et la révolution dans le Monde arabe et d'avoir exclu de nombreuses vedettes du petits écran arabe. Cette affaire intervient au moment où la Palestine présente sa demande de reconnaissance aux Nations unies. Wadah Khanfar, Palestinien d´origine, a vécu toute sa vie comme réfugié en Jordanie. Il sait que devant l´impossibilité d´avoir un passeport palestinien, la majorité des réfugiés palestiniens avaient obtenu des passeports algériens pour circuler dans le monde. L´identité reste une frustration pour ce journaliste professionnel qui a été recruté dès les premiers temps par la chaîne qatarie. Même s´il a obtenu un passeport jordanien, le puissant patron d´Al Jazeera possède un passeport spécial pour travailler au Qatar. C´est un document intitulé: «Passeport pour les missions spéciales» que les autorités qataries délivrent pour les personnes qui offrent un grand service au pays. C´est le cas notamment des athlètes kenyans qui courent sous les couleurs du Qatar. Khanfar avait été nommé le 23 mars à la tête d'Al Jazeera Satellite Network (JSN), nouveau groupe de médias lancé le même jour par la famille princière du Qatar. Il n'avait que 37 ans. Outre la chaîne d'information arabophone du même nom, JSN comprendra notamment une chaîne en langue anglaise, une chaîne documentaire et une éducative. Khanfar dirige depuis octobre 2003 la chaîne mère. Son ascension, fulgurante, a coïncidé avec l'invasion de l'Irak. Il avait d'abord couvert le front Nord où il avait pu rapidement conquérir la confiance des leaders kurdes alliés des Américains. Ce départ va néanmoins ouvrir la voie à des candidatures très originales. On évoque trois noms: l'Egyptien Ahmed Mansour, le Tunisien Mohamed Krichène et l'Algérienne Khadidja Benguenna. Rappelons que depuis l'invasion de l'Irak en 2003 et le départ de l'ancien directeur, Jassim al Ali, sous la pression des Etats-Unis, qui disposent de la plus grande base militaire dans la région à quelques kilomètres du siège d'Al Jazeera, plusieurs grands journalistes avaient soit claqué la porte (Washington, Londres, Berlin, Moscou...), soit été licenciés sans autre forme de procès (Paris, Istanbul, Koweït, Bruxelles, Le Caire). [email protected]