Un groupe de 54 observateurs a rejoint mardi à Tunis une équipe de dix experts formés au contexte politique juridique et médiatique du pays. L'Union européenne va déployer 150 observateurs dans les 27 circonscriptions électorales de Tunisie en vue de l'élection d'une assemblée constituante le 23 octobre, a indiqué mercredi à la presse le chef de la mission Michael Gahler. La Mission d'observation électorale (MOE) se déploie à l'invitation du gouvernement tunisien et sera composée d'experts et députés de 26 pays de l'Union Européenne, ainsi que de Norvège, Suisse et Canada, a précisé son président, député européen allemand. Un groupe de 54 observateurs a rejoint mardi à Tunis une équipe de dix experts formés au contexte politique juridique et médiatique du pays. Des diplomates de pays membres de l'UE en poste à Tunis et 15 députés du parlement européen feront également partie de la mission le jour du scrutin. Indépendante des institutions européennes et des Etats membres, la mission a pour mandat «d'analyser le processus électoral et de présenter une évaluation précise, détaillée et impartiale», a souligné son président. Ses premières conclusions seront publiées deux jours après le scrutin, un rapport final devant être présenté dans un délai de deux mois, a-t-il précisé. M. Gahler (Parti Populaire Européen, PPE) s'est dit «honoré d'accompagner la Tunisie sur le champ de la démocratie» dans la neutralité et l'impartialité «sans intervention, ni contrôle sur ce qui se passe». «Je suis heureux de voir des visages sans peur», a-t-il déclaré, disant avoir «beaucoup de raisons d'être optimiste» sur le déroulement du scrutin, jugeant déjà «le climat de sécurité beaucoup plus positif» comparativement à d'autres pays. «Notre mission est totalement différente de ce qui se passait sous l'ancien régime», lorsque des observateurs européens étaient invités pour cautionner des élections truquées, a-t-il souligné. «Nos méthodes sont objectives et impartiales», a-t-il dit. Autre nouveauté: des experts observeront pour la première fois la presse et des médias audiovisuels pour l'analyse de son contenu durant le processus électoral. La mission est dotée d'un budget initial de 3,2 M d'euros, selon Maria Espinosa, numéro deux de la mission qui aura son QG dans un grand hôtel de la capitale. Les Tunisiens sont appelés à élire une assemblée constituante qui aura principalement pour tâche de rédiger une nouvelle constitution huit mois après la chute le 14 janvier du régime Ben Ali emporté par un soulèvement populaire.