Les Nations unies ont encore besoin d'environ 700 millions de dollars cette année pour lutter contre la famine dans la Corne de l'Afrique, a indiqué samedi le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, lors d'un mini-sommet à New York sur cette région. « En Somalie, la famine a gagné de larges régions du sud. 750.000 personnes risquent de mourir de faim. Quatre millions ont besoin de notre aide d'urgence. Des dizaines de milliers de déplacés ont afflué à Mogadiscio, dont les infrastructures limitées sont débordées », a-t-il déclaré lors de cette réunion, tenue en marge de l'Assemblée générale de l'ONU. M. Ban a également réclamé un accès pour les organisations humanitaires dans les zones contrôlées par les insurgés islamistes shebab. « Nous pourrions sauver davantage de vies si nous avions un libre accès aux zones contrôlées par les shebab », a-t-il dit. Plus de 13 millions de personnes vivant dans quatre pays de la Corne de l'Afrique --Ethiopie, Kenya, Somalie, Djibouti, frappés par la sécheresse depuis des dizaines d'années, ont besoin d'aide humanitaire, selon l'ONU. En Somalie, « la situation continue d'être extrêmement préoccupante. Un demi-million de déplacés ont déjà atteint la capitale », a déclaré pour sa part le Premier ministre somalien, Abdiweli Mohamed Ali. Le président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh a souligné que 18.000 réfugiés somaliens se trouvaient sur le territoire de Djibouti où « les opérations de distribution lancées depuis le début de la crise, avec l'aide des Nations unies, se déroulent bien », a-t-il dit. « La question de la paix en Somalie exige toute notre attention. La Somalie est l'épicentre de la crise. La stabilisation de la situation en Somalie est essentielle pour elle-même et pour toute la région », a déclaré le Premier ministre kenyan Raila Odinga dont le pays abrite le plus grand camp de réfugiés du monde à Dadaab (est) avec près d'un demi-million de personnes, en très grande majorité venus de Somalie. M. Odinga a souhaité que les Nations unies installent des camps en Somalie mais la coordinatrice des opérations humanitaires de l'ONU, Valerie Amos, a indiqué que l'organisation y était opposée. « Il y a eu beaucoup de pression sur nous pour fermer les frontières, mais nous ne les avons pas fermées car cela aurait signifié condamner des innocents à mort », a ajouté le Premier ministre kenyan. Dans la matinée, il avait signé une charte « pour mettre fin à la famine extrême », soutenue par une vingtaine d'ONG, et en présence du chanteur Bob Geldof qui a dénoncé « les lacunes chroniques des gouvernements » dans la gestion de ce type de crise.