L'armée s'est déployée à Qousseir dans le gouvernorat de Homs (centre), un des foyers de la contestation contre le régime du président Bachar Al Assad, ainsi que dans plusieurs villages du gouvernorat d'Idleb, près de la frontière avec la Turquie, ont rapporté hier des militants. «La tension est grande dans la province de Homs. L'armée est déployée dans des villages de la région de Qousseir (au sud de Homs) où deux corps non identifiés ont été retrouvés dans le fleuve Assi», a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh). «Il y a en outre des corps mutilés à l'hôpital national» de Qousseir, théâtre samedi d'opérations militaires au cours desquelles 12 civils ont été tués et 15 autres portés disparus, selon l'Osdh. Au nord de Homs, «de nombreux barrages de la Sécurité ont été dressés sur les routes menant à Rastan où des tirs de mitrailleuses lourdes étaient entendus ce matin», ajoute l'Osdh. De même, dans le gouvernorat d'Idleb (nord-ouest), «des forces militaires et de sécurité ont pris d'assaut les villages à l'est de la ville de Saraqeb. Elles ont érigé des barrages et fait des recherches, arrêtant 17 personnes». Dans la ville rebelle de Hama (nord), à 210 km au nord de Damas, «un civil a succombé et trois autres ont été blessés par des tirs dimanche soir sur la route de Mhardé-Hilfaya». Dans le sud, à Daël, dans la province de Deraa, où la contestation est née à la mi-mars, «des tirs intensifs ont été entendus toute la nuit après l'incendie du bâtiment du Conseil municipal» attribué aux milices fidèles au régime, selon des habitants. Des manifestations estudiantines ont eu lieu dans plusieurs villes de la province. L'agence de presse syrienne Sana a annoncé pour sa part la saisie «d'armes et de munitions» dans une maison à Nassib (sud), près de la frontière jordanienne. En outre, une voiture remplie «d'armes israéliennes et de charges explosives» a été découverte à Homs. Par ailleurs, les funérailles de quatre militaires et agents de sécurité et d'un médecin tué à Homs, ont eu lieu, a indiqué l'agence. Le régime syrien, qui ne reconnaît pas l'ampleur de la contestation, accuse des «gangs armés» de tuer des militaires et des civils pour semer le chaos dans le pays. Selon l'ONU, la répression de la contestation a fait plus de 2700 morts depuis le début du mouvement à la mi-mars et selon l'OSDH, 15.000 personnes sont actuellement détenues.