L'écrivain algérien Saïd Boutadjine, enseignant à l'université de Khenchela, est le traducteur vers la langue arabe du prix Nobel de littérature, Jean-Marie Gustave Le Clézio. C'est ce que l'écrivain lui-même nous a appris lors de notre rencontre, avant-hier, au stand des éditions El Ikhtilef. Saïd Boutadjine précise qu'il s'agit du roman intitulé «Etoile errante». Le roman a été édité par la prestigieuse maison d'édition parisienne Gallimard. Le livre raconte l'histoire d'Esther: «Les parents d'Esther l'appellent Hélène. Il faut dire qu'en cette année 1943, il ne fait pas bon porter un patronyme juif. A St Martin de Vésubie, où ils vivent tous les trois, l'hôtel du village loge les occupants italiens. Lorsque ces Italiens s'en vont pour faire place aux Allemands, la vie d'Esther bascule: elle fuit elle aussi vers l'Italie, en compagnie de sa mère et des autres juifs du village. Son père, parti dans le maquis, doit les rejoindre plus tard. Une fois la guerre terminée, c'est un autre voyage qui est entrepris, vers Israël, terre de tous les espoirs. Sur cette terre, elle croise Nejma, une Palestinienne, adolescente comme elle, rencontre furtive mais qui la troublera longtemps», c'est là le résumé du livre que Saïd Boutadjine s'est attelé à résumer avec patience et passion sans oublier les efforts titanesques consentis pour un tel travail de traduction d'un roman d'un des plus grands écrivains universels de tous les temps. Saïd Boutadjine a tenté ainsi de reconstituer et de restituer un récit épique, celui d'une double errance dont nous parle JMG Le Clézio dans ce roman, à la fois physique et spirituelle: «Pendant de longs mois, en effet, Esther et sa mère se déplacent, tantôt à pied, tantôt en train ou en bateau, motivées par la nécessité de survivre, puis dans le but de s'établir sur la terre de leurs origines. Nejma et ses compatriotes palestiniens errent eux aussi, chassés de leurs fermes ou de leurs maisons, forcés de s'établir dans des camps insalubres, ou de s'épuiser sur les routes en quête d'eau et de nourriture. Au fur et à mesure de ces différents voyages, le lecteur devine aisément qu'il est surtout question des errements de l'âme, notamment de ceux d'une jeunesse qui cherche à se situer dans le monde des adultes, puis s'efforce d'y trouver sa place, et qui a besoin de donner à l'existence un sens qui soit en adéquation à la fois avec ses idées de justice et son besoin d'épanouissement personnel». Saïd Boutadjine nous a précisé que le livre en question a été publié par un éditeur libanais, «Dar el ouloum nachiroun» de Beyrouth. Le roman en arabe de Le Clézio est actuellement disponible au stand de cet éditeur qui prend part au Sila. Saïd Boutadjine a aussi traduit cette année un autre livre sur la sémiologie du cinéma. Le livre a été publié à Abu Dhabi par les éditions Dar Kalima. Pour rappel, Saïd Boutadjine a déjà publié un roman, cinq recueils de nouvelles et traduit plusieurs livres du français vers l'arabe. Il a enseigné à l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou de 1982 à 2007. Depuis, il est à l'université de Khenchela.