«Il y a dans ce salon un ensemble de nouveaux titres qui enrichissent le chercheur et les gens intéressés par la lecture en général» Il y a beaucoup de titres spécialisés qui concernent les chercheurs et les étudiants avec des prix abordables. Saïd Boutadjine, Djamel Mefti, Zhor Ounissi, Samir Kacimi, Waciny Laredj, Mohamed Sari... la liste des écrivains d'expression arabophone présents au Salon international du livre d'Alger est longue. Dimanche dernier, à côté du stand des éditions Lazhari Labter, nous avons croisé au gré du hasard Saïd Boutadjine. Un écrivain d'expression arabe mais dont l'ouverture sur les autres langues et les autres cultures ne souffre d'aucune équivoque. Pour preuve, il a traduit sept livres de la langue française vers l'arabe. Saïd Boutadjine est un écrivain effacé à la limite de la timidité. Avec son sourire qui ne le quitte jamais, il livre son avis sur le Salon du livre d'Alger: «C'est une édition assez intéressante du moment qu'il y a la présence de beaucoup de maisons d'édition, qu'il s'agisse de maisons d'édition arabes ou européennes. Il y a beaucoup de titres spécialisés qui concernent les chercheurs et étudiants à des prix abordables à mon avis. Aussi, il y a dans ce salon un ensemble de nouveaux titres qui enrichissent et le chercheur et les gens intéressés par la lecture en général». Interrogé sur l'apport d'un tel salon pour l'écrivain et le chercheur universitaire, Saïd Boutadjine nous répond: «Moi, je suis spécialiste en sémiotique et en narratologie et il y a beaucoup de titres qui m'intéressent et qui peuvent aussi servir les chercheurs qui préparent des thèses de magister et de doctorat. Les titres que j'ai trouvés dans ce salon peuvent servir de référence de base. Ces oeuvres viennent d'Egypte, de Syrie, du Maroc, de Tunisie. Leur prix est accessible. Ici, ils coûtent à peine entre 600 et 800 dinars alors qu'en France, les mêmes livres reviennent excessivement cher. Même au Maroc ou à Beyrouth, leur prix est assez cher par rapport à ceux pratiqués ici. Je pense qu'il y a une certaine subvention quelque part.» Saïd Boutadjine, qui est actuellement enseignant à l'université de Khenchela, après nous avoir livré ses impressions par rapport au salon, nous a parlé un peu de la littérature algérienne d'expression arabe. Il nous a ainsi cité quelques noms de romanciers nouveaux mais talentueux, d'écrivains en langue arabe. C'est dans cette foulée que Saïd Boutadjine, en spécialiste averti, cite le nom de l'écrivain Samir Kacimi. Ce dernier est âgé actuellement d'à peine trente sept ans mais il a à son actif pas moins de quatre romans publiés en Algérie et aussi à l'étranger, à Beyrouth. La publication de son premier roman en 2008, intitulé «Yawm rai i lilmawt» (Un jour magnifique pour mourir» lui a valu d'être sélectionné parmi les seize meilleurs romans publiés en 2008 dans les pays du Monde arabe, dans le cadre du prix Booker. Et depuis, Mourad Kacimi n'a pas cessé d'abreuver ses lecteurs de ses romans. A l'occasion de ce salon, il a publié une quatrième fiction intitulée «Le mariage d'une femme stérile». Saïd Boutadjine nous propose de visiter le stand des éditions El Ikhtilaf où l'on pourra rencontrer Samir Kacimi. Quelques pas plus loin, nous sommes chez El Ikhtilaf. Nous reconnaissons facilement le romancier Bachir Mefti, dont la photo est publiée chaque mardi par un confrère où il anime une chronique littéraire. A côté de lui, Samir Kacimi échange des propos avec des visiteurs du stand. Il nous accorde alors un entretien et nous parle de son court parcours d'écrivain. Court mais très dense puisqu'il a connu le succès aussi vite qu'il a fait irruption dans le monde des lettres après avoir écrit dans la presse écrite. Dans le stand des éditions El Ikhtilef, le visiteur peut découvrir une infinité de titres en langue arabe. Des romans et des essais écrits directement en arabe mais aussi des ouvrages écrits dans d'autres langues et traduits. De son côté, l'écrivain Bachir Mefti et également éditeur, nous a confié que ce salon est l'occasion qui permet aux écrivains de tout bord de se rencontrer car dit-il, durant le reste de l'année, il n' y a pas beaucoup d'espaces pour les auteurs. «En tant qu'éditeur, ce salon nous permet de réunir tous les écrivains dont notre maison d'édition a publié les ouvrages», ajoute notre interlocuteur qui précise qu'à l'occasion de cette rentrée littéraire 2011, sa maison d'édition El Ikhtilef a publié trente titres parmi lesquels il y a des romans et des essais. L'année dernière, la même boîte a publié soixante livres à la fois. Depuis 2005, El Ikhtilef a édité pas moins de 350 titres.