Plus de 2 millions de foyers algériens à faibles revenus gardent l'espoir de voir leur pouvoir d'achat amélioré. Les entreprises nationales sont-elles en mesure de supporter une éventuelle hausse du Snmg? Plus de 2 millions de foyers algériens à faibles revenus gardent l'espoir de voir leur pouvoir d'achat amélioré à l'issue de cette rencontre. Face à l'espoir des travailleurs, les patrons affichent une certaine réserve. Mahfoud Megateli, secrétaire général de la Confédération générale des entrepreneurs algériens, se dit optimiste quant à la revalorisation du Snmg, mais que cette hausse soit raisonnable. «Le citoyen peut s'attendre à une amélioration de son pouvoir d'achat à l'issue de la prochaine tripartite. Il y aura une revalorisation du Snmg», a-t-il affirmé à L'Expression. Si tout le monde est unanime quant à la hausse des salaires, le taux d'augmentation divise. Le même interlocuteur explique que cela se décidera en fonction de la rentabilité de l'entreprise. «Il va y avoir des propositions. Mais qu'on propose une hausse raisonnable qui doit être déterminée en fonction de la rentabilité de l'entreprise», a-t-il conditionné. Et d'insister sur le fait qu'il existe des entreprises qui «ne peuvent se permettre des hausses considérables vu qu'elles n'ont pas une aisance financière». L'amélioration du pouvoir d'achat des citoyens n'est pas liée automatiquement à la hausse des salaires, a-t-il expliqué. «Il ne peut y avoir une amélioration du pouvoir d'achat en augmentant les salaires, car même les prix sont appelés à connaître une hausse sur le marché national. Cela n'engendrera que de l'inflation.» Pour le même interlocuteur, d'autres mesures d'accompagnement doivent intervenir. Référence faite à la régulation du marché national. Il faut que le gouvernement, par le biais de son ministre du Commerce, régule le marché, en fonction de la disponibilité des produits. «Le marché souffre aujourd'hui de beaucoup de parasites qui perturbent les chaînes de distribution. Ce sont ces mêmes parasites qui dictent leur loi sur les prix», soutient-il encore. Le même interlocuteur appelle à ce qu'on ait recours à une expertise et étude scientifique pour aller déterminer des augmentations conséquentes, réparties par filière et par secteur. Concernant les retraités, M. Megateli s'est dit favorable à ce que les retraités bénéficient, eux aussi, de mesures de l'Etat consistant à améliorer le pouvoir d'achat des citoyens. «Les pensions des retraités sont insignifiantes. Il va falloir revoir ce système de retraite», dit-il. Le même interlocuteur aborde un autre sujet sensible. Il s'agit de la production nationale. «Je dois souligner un fait très important. Toutes les augmentations décidées dans tous les secteurs contribuent au PIB des étrangers, mais ne profitent malheureusement pas à l'économie nationale», a-t-il déploré. Et d'analyser: «Tout ce qu'on consomme est importé. Les augmentations seront injectées par leurs bénéficiaires dans des produits importés. Aucun sou ne sera destiné à l'économie nationale vu que la production nationale est inexistante», regrette-t-il. Le SG de la Cgea a souhaité débattre, lors de ce rendez-vous, d'autres questions liées notamment au système financier en Algérie et la mise en place des mécanismes permettant aux banques de s'inscrire dans le développement de l'économique nationale. «Il faut le dire, il n'y a pas un véritable engagement des banques pour faire décoller le secteur économique algérien», conclut-il.