Une étude réalisée par une institution composée de plusieurs syndicats autonome, initiée par le Conseil des Lycées d'Alger (CLA), a révélé que le pouvoir d'achat des citoyens algériens a baissé de 60% en deux années seulement, plus précisément depuis la revue à la hausse du Salaire National Minimum Garanti (SNMG) en 2008. L'érosion du pouvoir d'achat se poursuit et atteindra les 100% en 2011, selon cette étude. En parallèle à l'érosion du pouvoir d'achat des citoyens algériens, les prix des produits de large consommation connaissent une augmentation constante. A titre d'exemple ils ont connu une hausse de 30% en 2010. En revanche, le salaire du mois de décembre de la même année ne suffit, selon cette étude, que pour faire vivre une famille moyenne pour 15 jours. Alors que les prix de plusieurs produits alimentaires de premières nécessité tels que l'huile, le sucre et la farine, ont connu une augmentation de 70% durant la première semaine de l'année 2011, les salaires moyens des algériens, quant à eux, n'arrivent à les faire vivre que pour une période de 10 jours seulement. Pire, les salaires ne couvrent que 5 jours pour les travailleurs à bas revenus. Selon les propos de Idir Achour, porte-parole du CLA, chargé de réaliser cette étude, l'érosion du pouvoir d'achat d'un grand nombre d'algériens ne cesse de s'aggraver, et ce en dépit de l'augmentation de leurs salaires, et des primes décidés par le gouvernement pour les travailleurs de divers secteurs d'activité. Selon notre interlocuteur, l'augmentation vertigineuse des prix d'une longue liste de produits alimentaires de large consommation ainsi que la hausse des salaires de certains travailleurs au détriment d'autres sont à l'origine de la dégradation du pouvoir d'achat des algériens. A cela, on peut ajouter le grand retard enregistré dans la mise en place du système des primes et des indemnisations. Pour faire face à l'érosion du pouvoir d'achat, Idir Achour, a mis en exergue la nécessité d'augmenter le Salaire National Minimum Garanti (SNMG) de 15 000 DA à 58 000 DA pour que les citoyens algériens puissent couvrir toutes leurs charges et pour hausser leurs pouvoir d'achat devant l'augmentation honteuse des prix des produits alimentaires de base. Dans le même contexte, il assure que les décisions prises dernièrement lors du conseil des ministres ne profitent qu'aux patrons et n'apporte rien pour améliorer le pouvoir d'achat des citoyens. Il estime par, ailleurs, que la flambée des prix persistera tant que le gouvernement ne maitrise pas le marché. Dans le même sillage, Idir Achour a souligné que les syndicats demandent au gouvernement de mettre en place une politique flexible vis-à-vis des prix. Ils demandent, en outre, d'établir une stratégie d'emploi permettant aux algériens d'avoir un salaire stable, d'autant plus que le taux de chômage demeure très important dans notre pays, il est de 25% selon le même responsable.