La ville des Hammadites st devenue, ces jours-ci, la mecque des acteurs politiques. Les travaux du conclave ordinaire de la Cicb devaient s'ouvrir hier à 20h. A l'heure où nous mettions sous presse, les délégations commençaient à arriver sur les lieux de cette rencontre ordinaire dont l'ordre du jour sera axé essentiellement sur la commémoration du 47e anniversaire du congrès de la Soummam et la préparation technique de la prochaine interwilayas qui se tiendra officiellement, jeudi, dans la localité de M'chedallah à Bouira. C'est en tout cas ce qui nous a été confirmé, hier après que les différends entre les délégués de Bouira eurent été aplanis. A quelques heures de l'ouverture des travaux, les discussions entre délégués allaient bon train dans les coulisses sur notamment la nature de l'action à entériner pour célébrer cette date symbole qui entre dans le cadre de «la réappropriation de la mémoire du peuple». «Elle sera célébrée dans la dignité et la citoyenneté pour marquer l'inspiration de notre combat de la plate-forme de nos aînés, dont la projection est on ne peut plus claire dans la plate-forme d'El-Kseur», a fait remarquer, hier, Farès Oudjedi, délégué d'Akfadou. Dans le même sens, Beza Benmansour, porte-parole de la présidence tournante, déclarait, hier: «Pour nous l'Algérie éternelle, c'est l'Algérie de Abane, Ben M'hidi...en somme, celle d'Ifri et non celle de Tripoli», allusion au congrès de Tripoli, avant d'ajouter: «En fait, nous avons là une occasion de montrer combien est chère pour nous l'unité nationale.» Bref, la volonté de faire «la jonction entre la génération d'hier et celle d'aujourd'hui» était très présente dans les propos des porte-parole des délégations communales. Cette rencontre de la Cicb intervient également dans un climat caractérisé par un retour en force des formations politiques sur fond de rumeurs portant sur une éventuelle visite du premier magistrat du pays dans la région. A ce sujet, les délégués de Béjaïa restent catégoriques: «Béjaïa est devenue ces jours-ci la mecque des acteurs politiques», soutient Ali Gherbi en parlant de «l'agitation politique nationale.» Pour lui, «si le désaccord persiste entre le pouvoir et le mouvement citoyen, l'empêchement de toute célébration officielle sera de mise», explique-t-il en faisant remarquer que «toute tentative d'exploiter cette date symbole de la mémoire du peuple ne fera que discréditer ses auteurs». Pour Beza Benmansour, qui abonde dans le même sens, «il s'agit là d'une provocation». L'autre point qui focalisera les débats de cette réunion reste incontestablement la situation du comité de Bouira, même si les dernières informations, qui nous parviennent de cette région, laissent croire à un accord entre les deux protagonistes qui se disputent l'organisation du conclave de l'interwilayas. A Béjaïa, même si les délégués se refusent à s'immiscer dans les affaires internes à une coordination, il n'en demeure pas moins qu'ils restent attentifs à la moindre information qui parvient de cette région. L'inquiétude est d'autant plus forte lorsqu'on sait que Bouira accueillera une rencontre décisive du mouvement citoyen, étant donné qu'il s'agit de trancher une réponse officielle à un appel officiel. Donc, tout retard ou désaccord pourrait influer négativement sur le processus de règlement de la crise de Kabylie, estime-t-on en substance. Mais on garde toutefois espoir de voir «cette coordination retrouver sa cohésion et qu'un consensus soit trouvé entre les deux parties».