Toute la journée a été consacrée aux activités folkloriques de dépôts de gerbes de fleurs. Prévus initialement à 10 h, les travaux du conclave ordinaire du CICB à M'cisna n'ont débuté qu'à 18 h. Toute la journée a été consacrée aux activités folkloriques de dépôts de gerbes de fleurs. Parallèlement, les différentes délégations se concertaient et débattaient de l'évolution de la situation politique en Kabylie à la lumière des nouvelles données. L'intérêt était accordé aux contacts émissaires du pouvoir et les détenus pendant leur incarcération. Ces contacts étaient diversement appréciés par les délégués communaux qui par petits groupes, interprétaient les informations parues le même jour dans la presse nationale. Dans un climat chargé de suspicion les conclavistes s'impatientaient au fur et à mesure que le temps passait. On voulait surtout entendre les versions des ex-détenus présents à cette rencontre. Le doute allait crescendo jusqu'au début des interventions qui ont laissé tout le monde sur sa faim. Du coup, tous les soupçons sont orientés vers l'ex-détenu d'El-Kseur qui n'a rejoint le conclave qu'à 23 h. Prenant la parole, Ali Gherbi confirmera les contacts avec les émissaires du pouvoir donnant lieu à une véritable prise de bec entre lui et la délégation d'Akbou, conduite par Zahir Benkhellat. L'on a assisté alors à des tirs croisés. Des accusations fusaient de partout donnant lieu à un véritable débat houleux. Auparavant, les autres ex-détenus s'étaient prononcés sur ce sujet brûlant. Tout en saluant le CICB et la population sur les efforts faits pour aboutir à leur libération, ils ont nié avoir eu des contacts avec quiconque. Aussi, certains n'ont pas caché cette éventualité en rapportant «si tant est qu'il y ait eu des contacts, nous ne pouvions le savoir puisque nous étions repartis dans trois cellules différentes». Un autre renchérit «Votre jugement est pire que celui du pouvoir.» Revenant sur les actions initiées par les familles des détenus de la ville de Sidi Aïch, notamment la fameuse lettre adressée au Président de la République, M.Bezza Benmansour, ex-détenus, parlera d'«actions en complément au mouvement et non l'inverse comme l'on compris certains». Les travaux s'étaient poursuivis autour des autres points à l'ordre du jour, mais non sans difficultés, eu égard au climat électrique régnant. Parfois, le ton monte entre certains délégués. Des accusations à la limite de la correction fusaient. On réussissait toutefois à s'entendre sur l'essentiel à savoir «la réaffirmation du rejet des élections jusqu'à la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur, l'organisation d'une marche nationale et populaire le 20 août à Ouzellaguène et l'envoi d'une délégation pour pendre part aux travaux du Congrès mondial amazigh». Dans une déclaration à l'issue de ce conclave, les animateurs du CICB mettent en garde «les postulants aux élections locales» dont la participation, à leurs yeux, «ne sera qu'une trahison aux malheureux martyrs du printemps noir et une caution à un pouvoir dictatorial». Ils appellent enfin les citoyennes et citoyens à rester mobilisés et vigilants. A l'heure où nous mettons sous presse, le ville d'El-Kseur se préparait à abriter un meeting de la coordination interwilayas animé par Belaïd Abrika, Ali Gherbi et Hakim Kacimi. D'importantes décisions seront annoncées, croit-on savoir.