L'Espagne a annoncé mercredi qu'elle voterait « oui » à la recommandation du conseil exécutif de l'Unesco d'attribuer à la Palestine un statut de membre à part entière, alors que les Etats-Unis ont appelé tous les pays de cette agence des Nations unies à voter « non ». Le gouvernement espagnol considère qu'il « serait opportun de retarder le vote » prévu lors de la Conférence générale de l'Unesco du 25 octobre au 10 novembre. « Dans tous les cas, le gouvernement anticipe qu'il votera en faveur de cette recommandation lors de la Conférence générale si le vote a lieu et qu'aucune position commune européenne n'est trouvée », affirme le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Le conseil exécutif de l'Unesco a approuvé mercredi à la majorité simple, par 40 voix sur 58, une recommandation d'attribuer à la Palestine un statut de membre à part entière, initiée par le groupe des pays arabes. Selon le ministère espagnol des Affaires étrangères, il « n'a pas été possible » de trouver une position européenne commune et l'Allemagne, la Lettonie et la Roumanie ont voté contre. La Belgique, le Danemark, la Slovaquie, l'Espagne, la France, la Grèce, l'Italie et la Pologne se sont abstenus, ajoute-t-il. Pour que la Palestine obtienne un statut d'Etat membre à l'Unesco, la Conférence doit l'approuver par une majorité des deux tiers de ses 193 membres, lors de sa session qui se tiendra à Paris où siège l'organisation. Le conseil exécutif de l'Unesco, où n'existe pas de droit de veto, est le pendant du Conseil de sécurité de l'Onu, tandis que sa Conférence générale équivaut à l'Assemblée générale des Nations unies. De leur côté, les Etats-Unis ont appelé mercredi « toutes les délégations à se joindre aux Etats-Unis en votant « non » « à la recommandation », jugeant « prématuré » d'accorder le statut de membre à part entière à la Palestine dans une agence spécialisée telle que l'Unesco. L'approbation de cette recommandation a une très forte portée symbolique à l'heure où les Palestiniens ont déposé une demande d'adhésion à l'ONU comme Etat membre à part entière via le Conseil de sécurité. Les Etats-Unis ont menacé d'opposer leur veto à cette démarche tandis que la France a proposé d'accorder à la Palestine un simple statut d'Etat-observateur via un vote à l'Assemblée générale des Nations unies. L'Espagne, qui a soutenu la proposition française, « est partisane de l'entrée de la Palestine à l'Unesco, mais aurait préférée que la question soit soulevée après une décision au siège des Nations unies sur l'initiative palestinienne » à l'ONU, précise le ministère espagnol.