Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté jeudi à Sanaa réclamant le départ du président Ali Saleh, alors que huit personnes ont été blessées lors de la dispersion par la police d'une manifestation à Taëz, rapportent des médias citant des sources médicales et des témoins. Selon ces sources, la police a tiré à balles réelles sur des manifestants dans le centre de Taëz (270 km au sud-ouest de Sanaa) qui défilaient pour dénoncer le violent bombardement la veille du centre de cette ville qui avait fait sept tués et 145 blessés. Huit manifestants ont été blessés, dont un grièvement, selon l'hôpital de campagne installé par les contestataires dans le centre de Taëz. A Sanaa, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté, réclamant le départ immédiat du président et ses proches. Les manifestants qui sont partis de la Place du Changement où campent les opposants sont demeurés dans les zones contrôlées par la Première division de l'armée, ralliée à la contestation. De violents combats ont par ailleurs opposé dans la nuit de mercredi à jeudi les troupes gouvernementales aux hommes d'un puissant chef tribal rallié au mouvement de contestation. Selon des témoins, les affrontements ont opposé les hommes de cheikh Sadek al-Ahmar, chef de la confédération tribale des Hached, aux forces fidèles au président Saleh dans le quartier d'Al Hassaba, dans le nord de Sanaa. Le bureau du cheikh Ahmar a accusé les troupes gouvernementales d'avoir « tiré au mortier » sur la maison du cheikh.