La présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue chef d'Etat sur le continent africain, est la « lauréate la plus probable » du prix Nobel de la paix 2011 décerné vendredi à Oslo, a annoncé la télévision privée norvégienne TV2 jeudi soir. Arrivée au pouvoir après 14 ans de guerre civile, Mme Johnson Sirleaf, 72 ans, est un « symbole de la nouvelle Afrique », a indiqué TV2, qui a correctement prédit le nom des lauréats ces deux dernières années, le dissident chinois Liu Xiaobo en 2010 et le président américain Barack Obama en 2009. L'attribution du Nobel à Mme Johnson Sirleaf surviendrait quatre jours avant une élection présidentielle pour laquelle cette femme engagée dans la reconstruction de son pays brigue un second mandat. De son côté, le président du comité Nobel norvégien Thorbjoern Jagland a annoncé que le lauréat serait cette année « très rassembleur » mais qu'il n'était pas nécessairement à chercher du côté du « printemps arabe », comme l'ont prédit la plupart des experts. « Il y a beaucoup d'autres tendances positives dans le monde (...) Je trouve un peu bizarre que les chercheurs (...) ne les aient pas vues », a-t-il dit sur la chaîne publique NRK. Aux yeux de ces observateurs, des cyber-militants comme la Tunisienne Lina Ben Mhenni, l'Egyptienne Esraa Abdel Fattah, inspiratrice du Mouvement du 6 avril, ou son compatriote Waël Ghonim font cette année figure de favoris. Parmi les autres noms cités figurent l'Union européenne, la militante afghane de la cause féminine Sima Samar, l'ONG russe de défense des droits de l'Homme Memorial et une de ses responsables, Svetlana Gannouchkina, une autre Libérienne -Leymah Gbowee- et le dissident cubain Osvaldo Paya Sardinas. Le comité Nobel avait l'embarras du choix cette année avec un record de 241 candidatures. Le nom du lauréat sera annoncé à l'Institut Nobel vendredi à 11h00 (09h00 GMT).