Les hôpitaux publics marocains seront paralysés, à la fin du mois d'octobre, par une deuxième grève nationale, à l'appel du Syndicat indépendant des médecins du secteur en appui à leurs revendications socioprofessionnelles et pour dénoncer «la campagne de dénigrement du ministère de la Santé» contre les établissements sanitaires, a-t-on annoncé lundi de source syndicale. «Nous n'avons pas encore décidé de la date précise du débrayage. Celle-ci sera fixée en concertation avec le syndicat, l'Union marocaine du travail (UMT)», a affirmé Abdelmalek Lehnaoui, secrétaire général du Syndicat indépendant des médecins du secteur public au journal « ujourd'hui le Maroc». Sur le plan socioprofessionnel, les médecins réclament principalement «l'équivalence du doctorat en médecine au doctorat national, la révision des examens des médecins résidents, l'octroi d'un indice de la fonction publique avec ses indemnités, l'intégration dès la première année de spécialité des médecins résidents». Il entend, également, dénoncer la campagne de dénigrement du ministère marocain de la Santé, qui a signé une convention avec l'Instance centrale de prévention contre la corruption (ICPC) pour enquêter sur le degré de la corruption dans les établissements sanitaire au Maroc. «La corruption est un problème structurel dans notre pays. Nous ne comprenons pas pourquoi la ministre de la Santé, Yasmina Baddou, a signé une convention avec l'ICPC et non pas avec le ministère de l'Intérieur et le ministère de la Justice», s'est interrogé M. Lehnaoui. Selon une enquête de ce organisme, 53% des 3 500 personnes sondées, ont affirmé avoir utilisé la corruption pour être admis dans un centre hospitalier, précisant que les services de l'accueil, de l'information, de l'orientation et la délivrance de certificats étaient les plus touchés par ce fléau. L'analyse des manifestations de la corruption par ville et par nature de prestation a montré une concentration de la corruption dans les grandes agglomérations notamment dans les hôpitaux de Casablanca avec un taux de 33%, suivie de ceux de Rabat (32%). Le Syndicat indépendant des médecins du secteur public avait été à l'origine de la grève nationale du 5 et 6 octobre, qui a affecté la plupart des hôpitaux publics du Maroc.