Revendications n Les fonctionnaires (médecins, spécialistes, paramédicaux et psychologues) demandent des salaires dignes de leurs statuts, ainsi que de meilleures conditions de travail. Le syndicat national des praticiens de la santé publique ( Snpsp) et le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp) continuent leur grève de trois jours par semaine entamée depuis plusieurs mois. Ces syndicats ont changé leur mode de protestation en optant pour une grève illimitée depuis le 4 janvier dernier. Ils rejettent en bloc le statut particulier négocié et ratifié en commission mixte en 2008. Un statut élaboré par la direction générale de la Fonction publique et non celui préparé par le ministre de la Santé en concertation avec les praticiens. «Nous ne voulons que des salaires dignes de notre cursus, de nos efforts et de notre responsabilité. La rémunération actuelle est tout simplement synonyme d'ingratitude envers les médecins», souligne un spécialiste en neurologie dans un hôpital d'Alger. Pour lui, le corps médical observe des grèves perpétuelles dans l'objectif de préserver le service public en la matière. «Il est vrai que les citoyens sont déçus par notre attitude, mais ils doivent savoir que nous revendiquons des conditions favorables qui nous permettront d'exercer notre métier convenablement. Nous ne voulons pas ouvrir des cliniques privées, ni partir à l'étranger, mais avoir un statut digne de notre responsabilité afin d'offrir aux citoyens un service de qualité», affirme notre interlocuteur. Pour sa part, le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) ne compte pas mettre fin à la série de débrayages cycliques entamés depuis quelques mois. Même revendication : un statut particulier répondant à nos doléances socioprofessionnelles (augmentation des salaires, une meilleure considération de la profession et le recours au système LMD dans la formation). Le secrétaire général de ce syndicat autonome, Gachi Lounès, a dénoncé, dans ses différentes sorties médiatiques, la volonté de «clochardisation» de la profession paramédicale par la tutelle, notamment par la «relégation» des paramédicaux dans la catégorie «B/10», au lieu de celle de la classe «A/11» qui ouvre la possibilité aux paramédicaux de monter en grade. Les psychologues ne dérogent pas à la règle. Ils ne sont pas contents non plus de leurs conditions socioprofessionnelles et demandent une revalorisation de leur statut. Le Syndicat national des psychologues (Snapsy) compte recourir d'ailleurs épisodiquement à la grève depuis le mois de janvier. Le Snapsy dénonce le «mépris de la tutelle vis-à-vis des professionnels de la santé et la précarité de la gestion du secteur qui continue de fonctionner selon une loi fondamentale datant de 25 ans». Le mal de la Santé publique est profond. L'attitude des pouvoirs publics consistant à ignorer les revendications du corps médical aura, sans nul doute, des conséquences néfastes sur le service assuré dans les établissements de santé publique car l'investissement dans l'acquisition du matériel et la construction de nouvelles structures sanitaires n'aura aucun impact positif sur le fonctionnement du secteur. La ressource humaine doit être au centre des préoccupations, si on veut réellement atteindre les objectifs fixés dans le cadre du projet de la réforme du secteur….