C'est sur fond de contestations socioprofessionnelles que s'annonce ce mois de novembre. Les principaux syndicats autonomes de la fonction publique ont appelé à la grève dans plusieurs secteurs de l'éducation, de l'enseignement supérieur ainsi que de la santé publique. Le mot a été donné : novembre sera désormais le mois de la colère. L'une des principales raisons : le refus de l'application du régime indemnitaire avec un effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008. Cette décision prise par le Premier ministre a fédéré les syndicats autonomes qui ont décidé de ponctuer ce mois de novembre de plusieurs mouvements de contestation. Les syndicats de l'éducation nationale vont inaugurer la saga des grèves le 8 novembre, ils seront suivis par l'enseignement supérieur à partir du 15 et la santé publique le 23 de ce mois. Au programme : des grèves cycliques et des sit-in devant le ministère de la santé. Les fonctionnaires l'ont bel et bien compris, il faut débrayer pour améliorer leurs conditions socioprofessionnelles. “Nous n'avons pas d'interlocuteur, personne ne veut ouvrir les débats et prendre en charge nos propositions. Même le premier responsable de la santé a avoué avoir les mains liées et il attend les directives du premier ministre, notamment l'installation de commissions mixtes pour le régime indemnitaire”, a déclaré le Dr Merabet, secrétaire général du syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), hier, lors de la conférence de presse tenue au siège du syndicat à Alger-centre. Il a expliqué que la décision a été prise à l'issue du conseil national du syndicat tenu à Tizi Ouzou, mercredi denier, un consensus s'est dégagé pour mener une grève de 3 jours par semaine pendant un mois à partir du 23 novembre. Au-delà des revendications relatives au régime indemnitaire ainsi que le statut particulier, les praticiens de la santé s'élèvent, également, contre la gestion du secteur de la santé publique et notamment la politique du gouvernement à l'égard des syndicats autonomes et leur exclusion dans la prise de décision. “Le gouvernement n'est plus crédible avec sa politique d'exclusion et de mépris envers les syndicats autonomes”, s'indigne-t-il. À ce propos, les syndicalistes se sont exprimés sur la question de la tripartite dont la date a été arrêtée pour le 5 décembre. “La loi de finances a déjà fixé les taux d'augmentation du SNMG des fonctionnaires. La tripartite ne va rien annoncer d'extraordinaire, d'autant plus que les syndicats autonomes sont exclus des négociations”, ont déclaré les syndicalistes. Selon eux, “rien ne va plus dans ce secteur de la santé” : absence de matériel et de médicaments les plus utiles dans les hôpitaux, les secteurs sanitaires ainsi que les dispensaires. À ce propos, le Dr Merabet dénonce l'absence de plusieurs vaccins dans les enceintes sanitaires, notamment le vaccin Tétrahib, introduit dans le carnet de vaccination, il y a quatre ans de cela. “Le ministre, lui-même, a déclaré qu'il s'agit là d'une mauvaise gestion, non de pénurie de médicaments et de vaccins. Voilà comment fonctionne notre ministère de la Santé”, remarque-t-il. Interrogé au sujet du vaccin de la grippe A/H1N1, les syndicalistes ont déclaré que le vaccin n'est pas encore disponible dans les hôpitaux, ils ont, également, fait remarquer que les premiers hadjis sont partis au pèlerinage sans être vaccinés.