Quelque 500 personnes, dont des touristes, évacuées mardi d'un village de l'île de Hierro (archipel espagnol des Canaries) devront passer une deuxième nuit hors de leur logement, ont indiqué mercredi les autorités qui craignent une nouvelle éruption volcanique. Les autorités des Canaries avaient annoncé mardi l'évacuation du village de la Restinga, après une éruption sous-marine survenue lundi, la première en 40 ans, à cinq kilomètres de la côte mais invisible car à 1.000 mètres de profondeur. La plupart des quelque 500 personnes évacuées ont été accueillies chez des amis ou par leurs familles dans d'autres villages de l'île de Hierro. Mais plusieurs dizaines d'entre elles, en majorité des touristes, ont passé la nuit dans une résidence étudiante et un gymnase de l'île de Hierro (archipel espagnol des Canaries). Evoquant un «climat d'incertitude pour les prochains jours», les autorités des Canaries ont indiqué, dans un communiqué, avoir décidé «de maintenir le niveau rouge» d'alerte, le plus élevé sur une échelle de trois, pour le village de La Restinga, le reste de l'île restant au niveau deux (jaune). «Il est recommandé de maintenir la prudence puisque qu'il n'existe pas de données sûres», a indiqué le chef des autorités des Canaries Paulino Rivero, selon ce texte. Ceux qui le désirent ont toutefois été autorisés à retourner chercher médicaments ou vêtements sous la protection de la sécurité civile. Comme les sœurs Flora et Anita Suarez qui sont parties si vite mardi qu'elles en ont oublié leurs clefs et leur chien. « On ne voit rien» mais «je vous jure que le sol est brûlant», assure l'une d'elles. «J'ai une carafe d'eau sur le plan de travail de la cuisine et elle bouge», ajoute-t-elle, alors que la petite île de Hierro, perchée dans l'Altantique sur un ancien volcan sous-marin, a connu quelque 10.000 secousses depuis le 19 juillet. La plupart sont imperceptibles pour les quelque 11.000 habitants. D'autres sont plus circonspects: «d'un grain de sable on a fait un volcan», se lamente Jairo Antonio Baez, accueilli par un ami dans le village de Pinar. Et comme d'autres déplacés, Elio Morales, voit lui «difficilement un retour rapide à La Restinga». Certains préfèrent carrément quitter l'île. De nombreuses personnes faisaient la queue mercredi aux guichets d'aéroport pour réserver un billet d'avion, alors que les quatre avions quotidiens étaient déjà pleins, a-t-on constaté. Maria, une octogénaire de l'île apeurée, en faisait partie. «J'ai vécu (uu séisme) très intense il y a longtemps au Venezuela et je ne veux pas revivre l'expérience», a-t-elle confié, avant de prendre le premier avion pour Tenerife. La Restinga est le point le plus proche de l'éruption de lundi, 48 heures après une secousse de 4,3 sur l'échelle ouverte de Richter, la plus forte depuis le 19 juillet. Les Canaries n'avaient pas connu d'éruption depuis celle du Teneguia, sur l'île de La Palma, en 1971.