Le président du parti islamiste Ennahda, donné favori du scrutin de dimanche en Tunisie, a mis en garde mercredi contre un « risque de manipulation des résultats » et menacé de faire descendre ses troupes dans la rue en cas de fraude, au cours d'une conférence de presse à Tunis. « Il y a un risque de manipulation des résultats des élections. Les surprises sont toujours possibles. S'il y a une manipulation, nous rejoindrons les forces et les gardiens de la révolution qui ont fait tomber Ben Ali et les premiers gouvernements (intérimaires). Nous sommes prêts à faire tomber jusqu'à dix gouvernements s'il le faut », a déclaré Rached Ghannouchi. Le fondateur du mouvement islamiste, durement réprimé sous le régime de Ben Ali, a rappelé que son parti était « en tête » de tous les sondages sur les intentions de vote. "Notre parti possède la majorité des voix", a-t-il assuré. Evoquant une éventuelle coalition de formations de gauche et de démocrates modernistes pour faire barrage à Ennahda au sein de la future assemblée constituante, il a dénoncé une volonté de « détruire » son mouvement. « Si de petites formations se coalisent contre Ennahda, au cas où elle remporterait les élections, je peux dire, dans ce cas là, qu'il s'agira d'un coup de force contre la démocratie », a-t-il affirmé. « Nous sommes prêts à diriger un gouvernement d'union nationale si le peuple tunisien nous accorde sa confiance », a-t-il répété.