le collectif a déposé un mémoire pour demander le non-lieu. L'affaire dite de l'ex-siège de la Cadc à Tizi Ouzou, le théâtre Kateb-Yacine, pris d'assaut par les forces de sécurité, le 25 mars 2002, est revenue avant-hier sur le tapis. Les ex-détenus impliqués dans cette affaire, pendante depuis un peu plus d'une année, a été finalement examinée par la chambre d'accusation près la cour de Tizi Ouzou et ce, après plusieurs renvois. La chambre d'accusation a ainsi statué sur la demande de non-lieu, introduite par le collectif des avocats de la défense. Elle a donc ordonné la comparution des prévenus devant la Cour criminelle. L'un des avocats de la défense explique qu'après la demande de renvoi des pièces, par le juge d'instruction près le tribunal, devant le parquet général, le collectif a déposé un mémoire auprès de la chambre d'accusation pour demander le non-lieu. Cette demande, se basant sur le rapport préliminaire dressé par la police judiciaire, selon la défense, n'a aucune valeur juridique. «La défense a constaté, tout au long des auditions, que les faits reprochés sont loin de constituer des délits. Aucune effraction n'est relevée, du moins, pour ce genre de poursuite...» Comme il y a lieu de souligner que des ex-détenus incriminés dans cette affaire et en passe d'être traduits devant la Cour criminelle, Hocine Benhamou et Kaci Salim ont bénéficié d'un non-lieu. Ces derniers, assurent les avocats du collectif de défense, n'ont jamais été présentés encore moins auditionnés par le juge. Avec cette tournure judiciaire, les ex-détenus, arrêtés lors de la prise d'assaut de l'ex-siège de la Cadc, courent de gros risques. De lourdes peines peuvent sanctionner ce prochain procès. Les ex-détenus étant poursuivis, entre autres, pour incendie volontaire, destruction de biens publics, outrage à corps constitués, incitation à attroupements et séquestration. Pour le collectif de la défense, cette affaire démontre si besoin est que «l'appareil judiciaire est instrumentalisé à des fins politiques, surtout si l'on fait référence à ce genre de poursuites...» D'autres délégués des ârchs, contactés, diront que «la justice prend en otage la liberté des délégués. Il y a comme une contradiction flagrante entre l'invitation par le Président de la République et le traitement juridique de cette affaire!» La traduction devant la criminelle des prévenus est venue refroidir quelque peu l'ardeur des délégués qui se battaient pour l'option du dialogue. Les choses vont tellement vite et les horizons semblent de plus en plus brouillés! Les observateurs trouvent, cependant, logique ce cheminement de la justice. Pour eux, c'est après le jugement que l'Exécutif peut prendre une décision politique.