L'ex-chef des renseignements libyens, Abdallah Al-Senoussi, visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), est «signalé» dans l'extrême nord du Niger, frontalier de la Libye, a indiqué une source gouvernementale nigérienne. «La présence d'Abdallah Al-Senoussi», beau-frère et ancien bras droit du colonel Mouamar El Gueddafi, «est signalée dans l'extrême nord du Niger», a déclaré cette source. «C'est une information que nous avons, mais nos forces de défense et de sécurité ne l'ont pas encore intercepté», a-t-elle ajouté. La CPI avait émis le 27 juin des mandats d'arrêt contre Mouamar El Gueddafi, 69 ans, son fils Seif Al-Islam, 39 ans, et son beau-frère Abdallah al-Senoussi, 62 ans, recherchés pour crimes contre l'humanité. Tous trois faisaient également l'objet d'une «notice rouge» d'Interpol depuis le 9 septembre. Après 42 ans de règne, le «Guide» libyen Mouamar El Gueddafi a été capturé par les ex-rebelles et tué dans des circonstances troubles jeudi dans sa région d'origine Syrte (360 km à l'est de Tripoli). Seif Al-Islam est actuellement introuvable. La France pourrait demander l'extradition de l'ancien chef des renseignements libyens s'il était intercepté par Niamey. La Cour d'assises de Paris avait condamné en mars 1999 par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité Abdallah Al-Senoussi et cinq membres présumés des services secrets libyens pour leur implication dans l'attentat contre un DC-10 d'UTA en 1989, qui avait fait 170 morts. Jusque-là, 32 proches de l'ex-dirigeant libyen, dont son fils Saadi depuis la mi-septembre, ont été accueillis par les autorités du Niger pour raisons «humanitaires». Parmi eux figurent trois généraux et l'ancien chef des brigades sécuritaires du régime, Mansour Daou, selon le Niger. Tous sont sous la «surveillance» et le «contrôle» des autorités, avait indiqué en septembre Niamey, sans évoquer leur lieu de détention. Jeudi, des membres du personnel médical local et un combattant ont toutefois assuré que Mansour Daou avait été blessé à Syrte. La télévision libyenne à Tripoli «Libye Libre» a aussi fait état de sa capture. La fin de la guerre en Libye devrait permettre la levée des mesures restrictives pesant sur cette trentaine de pro-Gueddafi réfugiés au Niger, sauf pour Saadi Gueddafi, a déclaré le chef de la diplomatie nigérienne, Mohamed Bazoum. Saadi Gueddafi «a fait l'objet d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU qui lui interdit de voyager». «Nous l'empêcherons de voyager», a souligné le ministre.