Les protestataires, surpris par ce traitement, se sont dit scandalisés Le secrétaire général de l'Ugta s'est engagé pour une augmentation de 40% de leurs pensions dès le mois de novembre. Le rassemblement des retraités d'Alger ne s'est pas déroulé sans bruit, hier devant le Palais de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta). Voulant quitter l'enceinte de la Centrale syndicale pour marcher sur la place du 1er Mai, les retraités, au nombre de 500 environ, sont bousculés et empêchés par les forces de l'ordre, présentes en force sur les lieux. Les protestataires, surpris certainement par ce traitement, se sont dit scandalisés. «Comment osent-ils réprimer des vieux? Voilà ce que nous méritons dans notre pays. C'est honteux! Pourtant, on n'est pas venus pour casser mais seulement demander nos droits», s'est emporté l'un d'eux. A 10h 10mn, les manifestants ont réussi à ouvrir le portail principal. Mais peine perdue. Ils ont été repoussés par les agents de l'ordre et le portail a été vite refermé. A cet instant, un retraité perd connaissance. Un autre, ayant reçu quelques coups de poing, s'est mis a crier toute sa colère. Exhibant une carte, il s'indigne: «Je suis handicapé aveugle à 95% et ils m'ont bousculé.» Après cette bousculade, les organisateurs de la manifestation cherchent un porte-voix pour prendre la parole et inviter les retraités à designer une délégation pour remettre la lettre de doléances à la Présidence de la République. La lettre en question, comporte huit revendications. Les discussions vont bon train. «Y en a marre des promesses non tenues», était le maître mot des protestataires. A 11h20mn, le SG de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, arrive sur les lieux. Furieux, les manifestants ont défoncé le portail qui donne accès à l'intérieur du bâtiment. Dans la salle où les protestataires ont été reçus, M. Sidi Saïd a été chahuté. Il répondra à quelqu'un qui lui demandait de démissionner après que la tripartite n'ait pas tenu sa promesse: «Je ne travaille pas chez vous». Une grande anarchie a régné pendant plusieurs minutes dans la salle. Ce n'est qu'avec beaucoup de difficulté que le patron de l'Ugta s'est octroyé quelques minutes. Exhibant un document, M. Sidi Saïd a informé les retraités qu'un Conseil des ministres traitera de leur question. «Vous allez avoir votre augmentation de 40% à partir du mois de novembre», a-t-il promis. Une promesse qui ne satisfait nullement les retraités. Ces derniers se veulent catégoriques. Ils demandent un rappel, la suppression de l'IRG, l'augmentation de la pension des femmes au foyer, etc. A sa sortie de la salle, M. Sidi Saïd a été encerclé totalement par les protestataires qui l'interrogeaient sur tout ce qui concerne leur catégorie sociale. Il a pris plus de vingt minutes pour descendre les marches de deux étages. En bas, il sera accueilli par les slogans des corps communs de l'éducation nationale qui étaient, eux aussi, en rassemblement devant l'Ugta. Les prestations de la Fédération qui les représentent les ont déçus. Ils envisagent de créer un syndicat autonome. «On en a assez du système FLN-Ugta et on va s'organiser, si les choses ne changeaient pas entre-temps, en syndicat autonome pour porter nos revendications», nous déclare l'un des meneurs du mouvement des retraités d'Alger.