La fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR affiliée à l'UGTA) a saisi la présidence de la République pour demander une hausse d'au moins 30%, de leur pension de retraite, a indiqué le secrétaire chargé de l'information, Smaïl Boukris, en marge de la session ordinaire de la commission exécutive fédérale qui s'est tenue hier à Alger. « Il y a dix ans, les retraités percevaient des pensions qui représentaient 4, voire 5 fois, le salaire national garanti minimum (SNMG) alors qu'elles représentent aujourd'hui à peine deux fois le SNMG », s'indigne M. Boukris. D'après lui, 25 % du nombre global des retraités, qui dépasse les deux millions, perçoivent moins de 10.000 DA par mois. « L'instruction du président de la République qui avait affirmé qu'il n'y aura plus de retraité qui toucherait moins de 10.000 Da a été mal appliquée », expliquera notre interlocuteur, qui assure que la colère gronde au sein des retraités. Ces derniers, a-t-il relevé, se sentent marginalisés par rapport aux autres catégories sociales qui ont eu gain de cause. « Nos structures syndicales locales, la FNTR et la centrale syndicale sont toutes interpellées pour exiger une augmentation des pensions et allocations de retraite en adéquation avec le pouvoir d'achat. Ils ne comprennent pas, et à juste titre, pourquoi seule cette frange de la société est exclue de sa part des richesses du pays alors que l'Etat a pris en charge tous les secteurs de la vie active. Pour certains, avec une augmentation de 80%», peut-on lire dans le communiqué de la FNTR. M. Boukris fera remarquer que le retraité algérien est parmi les moins lotis, avec pension mensuelle moyenne qui ne dépasse guère les 16.500 DA. « Le pouvoir d'achat des retraités ne cesse de dégringoler alors que la plupart d'entre eux continuent à être soutien de famille et leur pension représente leur seule source de revenus », déplore M. Boukris. L'un des retraités présents à cette réunion fera savoir qu'il a toujours en charge deux de ses enfants adultes au chômage. « Je ne peux même pas me permettre des soins dentaires», se plaint-il, en désignant sa mâchoire édentée. Le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd, a promis dans son allocution d'ouverture de prendre en charge les revendications des retraités. « Je vous soutiens. Je porterais toutes vos revendications, qui sont légitimes au gouvernement », a-t-il souligné. Il a indiqué qu'il réclamera également la réduction de la taxe IRG (impôt sur le revenu, ndlr) pour les retraités ainsi que la construction de maisons de retraites où de nombreuses prestations seront fournies pour cette catégorie de la société.