Le parti islamiste tunisien Ennahda, donné vainqueur de l'élection de l'assenblée constituante du 23 octobre en Tunisie, veut former le gouvernement d'ici un mois, et des tractations politiques se sont engagées avant même que soit connu le résultat final de l'élection. « Il est tout à fait naturel que le parti qui a obtenu la majorité dirige le gouvernement », a déclaré mercredi le dirigeant d'Ennahda, Rached Ghannouchi, sur la radio Express FM. « Le gouvernement doit être composé le plus tôt possible, dans un délai qui n'excède pas un mois », a-t-il ajouté, alors que les résultats définitifs de l'élection n'ont pas encore été publiés. Les premiers chiffres donnés lentement par la commission électorale Isie confirment cependant l'avance des islamistes, qui ont déjà annoncé au lendemain de l'élection qu'ils comptaient sur un score entre 30 et 40%. La Constituante élue dimanche par les Tunisiens, qui votaient pour la première fois depuis la chute de Ben Ali, devra prioritairement désigner un nouveau président de la République, qui lui-même formera un nouvel exécutif. « Nous sommes pour une grande alliance nationale qui aboutira à un gouvernement démocratique », a souligné M. Ghannouchi, souhaitant des discussions « avec tous ceux qui ont milité contre Ben Ali ». « Des concertations ont commencé avant même les élections », a-t-il admis, sans préciser avec quels partis. Interrogé sur le prochain président de la République, M. Ghannouchi, qui a déjà déclaré qu'il ne serait pas candidat, a estimé que ce poste devrait être occupé par « une personnalité qui a milité contre la dictature ».