Les travailleurs de la laiterie de Draâ Ben Khedda, en grève depuis le 9 octobre, sont sommés de reprendre le travail avant la fin du mois en cours. Selon leurs représentants syndicaux, la direction de l'entreprise menace les grévistes de licenciement passé cette date. C'est pourquoi donc, ces derniers ont tenu, hier dans la matinée, un grand sit-in devant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou. Selon leurs représentants, une délégation a été reçue par le wali mais jusqu'à l'après-midi, aucune information n'a filtré sur la teneur de la rencontre. Selon toujours les mêmes sources, la tenue de ce rassemblement a été motivée par la conduite de la Centrale syndicale Ugta qui n'a pour l'instant pas réagi à l'appel de l'Union de wilaya à laquelle sont majoritairement affiliés les travailleurs. Ceux-ci craignent, selon des témoins, des complications politiciennes qui viendraient détourner la grève de son objectif, à savoir la renationalisation de l'entreprise. Notons également que les grévistes qui maintiennent leur décision de ne pas reprendre le travail malgré les menaces de licenciement sont soutenus par le Parti des travailleurs (PT). En visite dans la ville de Draâ ben Khedda, la semaine dernière, Louisa Hanoune a appelé l'Etat algérien, non seulement à renationaliser l'Onalait mais toutes les entreprises privatisées. Les travailleurs de cette laiterie ont, pour leur part, tenu à dénoncer les mauvais traitements de l'employeur ainsi que les conditions de travail au sein de leur unité. Par ailleurs, il est à signaler que la distribution et consommation en lait frais dans la wilaya de Tizi-Ouzou dépend en grande partie de cette unité industrielle sise dans la commune de Draâ Ben Khedda, dix kilomètres à l'ouest du chef-lieu de wilaya. Cet arrêt de travail a eu comme conséquence une pénurie de ce produit alimentaire de base malgré l'existence d'une autre laiterie à Tigzirt. Selon des informations vérifiées sur le terrain, ces derniers jours, beaucoup de familles recourent aux vendeurs de lait de vache frais mais sans contrôle des services concernés. Le prix d'un litre de ce produit rare atteint les quarante dinars. Enfin, l'action d'hier est, selon les travailleurs, un message clair au propriétaire de l'entreprise que la grève ne s'arrêtera pas jusqu'à sa renationalisation malgré les mises en demeure envoyées aux grévistes. Les menaces, affirment certains grévistes, ne font que fortifier leur conviction que la privatisation de cette unité est une mauvaise affaire pour les travailleurs et l'Etat.