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La peur a changé de camp
Publié dans L'Expression le 29 - 10 - 2011

Les islamistes ne sont pas une fatalité de l'histoire, mais ils ont la capacité de s'adapter aux nouvelles donnes.
Ennahda rafle la mise en Tunisie et vive l'islamisme. Avant même que les militants de ce parti ne se remettent du délire de la victoire, avant même que l'Etat algérien ne se détermine par rapport à ces élections d'un pays voisin, le président du MSP, Bouguerra Soltani, jette les amarres à Tunis où il a rencontré le nouveau maître des lieux, Rached Ghannouchi. Le MSP est rompu à la gymnastique de l'entrisme. Il a longtemps flirté avec l'AKP turc et voilà qu'il s'offre à Ennahda, un disciple du modèle turc.
Cet empressement du MSP signifie-t-il que la contagion de l'islamisme est inévitable pour l'Algérie? Etrange avatar de l'Histoire: il y a tout juste 20 ans, les pays frontaliers de l'Algérie craignaient une contagion de l'islamisme. La peur a-t-elle changé de camp? Qui sait en ces moments de troubles où même les spécialistes les plus avisés se trompent non seulement de société mais de pays.
Tous les raisonnements et toutes les observations des érudits occidentaux ont été out. Non seulement ils n'ont pas prévu les révoltes arabes mais ils n'ont pas vu venir le tsunami islamiste dans sa version light. A part peut-être quelques think thank dont l'institut Brooking basé à Washington qui, déjà en 2010, suggérait à la Maison-Blanche la nécessité de composer avec les nouveaux islamistes.
Il n'est pas nécessaire d'avoir fait de hautes études ou d'être devin, pour prévoir la vague islamiste qui va déferler progressivement sur l'Afrique du Nord et au Moyen-Orient à moyen terme. Elle aura des visages différents selon les pays, mais inéluctablement la théorie des dominos va se confirmer. Le parti Ennahda sort vainqueur des élections, il suivra la voie toute tracée par l'AKP turc, le Parti de la Justice et du Développement sous la houlette d'Erdogan.
Faut-il être grand clerc pour comprendre que les Frères musulmans seront présents en force dans les prochaines élections égyptiennes. En Libye, on joue cartes sur table. «Nous allons installer la chariaa et rétablir la polygamie», clament-ils à la face des pays de l'Otan qui ont fait le sale boulot. Le CNT est composé d'islamistes d'Al Qaîda dont certains, comme le gouverneur militaire de Tripoli, ont tiré le coup de feu en Afghanistan et furent même des anciens de Guantanamo. Il ne manquait qu'un pareil background, une pareille expertise pour cette nouvelle Libye!
Ce n'est pas parce que ces islamistes sont une fatalité de l'histoire mais parce qu'ils ont eu l'intelligence - allons-nous dire - de s'adapter à la nouvelle donne de tirer les leçons du passé. En Tunisie, en Algérie et au Maroc, les islamistes ne parlent plus d'instaurer un Etat islamique, ne pourfendent plus la démocratie comme étant «kofr».
Ennahda, qui a gagné la majorité des sièges des élections pour une Assemblée constituante en Tunisie, va être le baromètre de l'islamisme en Afrique du Nord. Il sera premier parti islamiste du «Printemps arabe» à devoir préciser la nature des relations entre l'Etat et l'Islam. Il va falloir maintenant observer de plus près, avec plus de recul, de lucidité ce modèle qui tend à s'imposer par la force des urnes. Plus d'islam signifie-t-il nécessairement moins de liberté? Pour l'heure le modèle n'existe pas. De nombreux pays arabes disposent à la fois d'une Constitution proclamant l'Islam religion officielle et fondant la loi sur la chariaa, et des codes civil et pénal inspirés des modèles occidentaux. Il s'agit par exemple de l'Algérie!
Hormis l'Arabie Saoudite, qui ne connaît que la loi islamique, les pays du monde arabo-musulman appliquent un mélange complexe de droit religieux et civil. Il est vrai, les régimes totalitaires, les dictateurs corrompus, ce n'était pas très politiquement correct, mais leur départ enfante des dégâts. Lorsque le Shah d'Iran a été abandonné en 1979, ce sont les ayatollahs de Khomeyni qui ont pris la relève en Iran.
Le régime du parti unique en Algérie a failli être remplacé par les salafistes les plus radicaux en 1991. En Tunisie, le régime policier de Ben Ali a «cédé» la place aux islamistes d'Ennahda et probablement en Egypte, les Frères musulmans combleront le vide laissé par Moubarak. Quant à la Libye d'El Gueddafi, Al Qaîda en a fait une niche. Qu'est-ce qu'elle est ingrate cette Histoire!


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