Une belle commémoration A l'occasion de la commémoration du 30e anniversaire de sa disparition, le riche répertoire de ce poète a été revisité avec élégance et agrémenté de notes rock. Quoi de mieux que faire résonner les murs d'une bâtisse dédiée à l'art au rythme des rimes de Georges Brassens! Et quel art, les arts plastiques dans leur grande noblesse. C'est ainsi que le groupe de musique algérien NR2 a fait ranimer son âme et par là même la flamme de sa poésie jamais éteinte. Du haut de son verbe au cisèlement coloré. Samedi donc et malgré les quelques aléas et problèmes techniques, une rencontre musicale dédiée au chanteur français Georges Brassens (1921-1981) a bel et bien eu lieu au musée des Beaux-Arts d'Alger. La poésie dans toute sa quintessence fut célébrée dans la liesse, dans ce lieu qui fait écho à la profondeur du charme brassenssien. C'est après la projection d'un film documentaire retraçant le parcours artistique de Brassens, le poète chanteur et musicien, que le trio Réda-Ramzi-Hafsa s'est installé sur scène face à un public venu nombreux, majoritairement jeune et visiblement connaisseur. Dans une ambiance conviviale, les artistes ont interprété une quinzaine de titres puisés du grand répertoire de ce diseur de textes. Le Gorille, Les Amoureux des bancs publics, L'orage, Mourir pour des idées, L'Hécatombe, Brave Margot, Le Cocu ou encore La Mauvaise réputation, sont les titres phares de Brassens repris par les membres de NR2, parfois avec des tonalités Rock, signées Ramzi. Agréablement surpris, les musiciens ont confié à l'APS qu'ils ne s'attendaient pas à voir autant de monde à cette rencontre-hommage, annoncée seulement sur la Toile, à savoir sur le réseau Facebook, ce site incontournable dont l'effet médiatique a prouvé à maintes reprises sa grande utilité. Le trac vite dissipé, les musiciens ont abreuvé le public fort averti de mélodies indémodables dont les mots sonnent encore aujourd'hui comme un coup de poing. «Brassens a une grande influence sur ce que nous faisons», a avoué Reda tout en le qualifiant de «Maestro» de la poésie et de la musique à la fois. Pour Hafsa, Brassens est un «maître» de la chanson française à texte et une «référence» pour NR2, un jeune groupe de musique qui peine à convaincre les organisateurs d'évènements artistiques de les programmer. Estimant qu'il y a un regain d'intérêt pour la chanson à texte chez le public algérien, Hafsa, jeune violoniste de formation musicale andalouse, espère «faire revenir et progresser» la chanson à texte dans le champ artistique algérien, à travers ce genre de rencontres. Enchaînant sur les propos de sa collègue, Ramzi a estimé que «le public algérien est pluriel et (que) ses goûts sont diversifiés». Il n'y a pas que la culture locale, selon lui, qui intéresse les Algériens, aussi la «chance de s'exprimer sur scène devrait être égale» pour tous les styles musicaux, revendique-t-il. Poète, auteur, compositeur et interprète français, Georges Brassens (1921-1981) a enregistré quatorze albums tout au long d'une riche carrière artistique. S'accompagnant de sa guitare, il a mis en musique et interprété plus d'une centaine de ses poèmes et ceux d'autres poètes. En 1976, il reçoit le Grand Prix de la poésie de l'Académie française. C'est parce que la poésie est sans frontières, qu'on se doit d'honorer la mémoire de ce grand artiste, dont l'oeuvre à l'occasion de la célébration du 30e anniversaire de sa disparition, n'a pas pris une ride.