Avant même d'avoir été installées, les commissions chargées de la gestion des oeuvres sociales font déjà parler d'elles. Les syndicats autonomes de l'Education nationale se dirigent tout droit vers «une thérapie de couple»...En effet, alors que la mouture finale de la circulaire sur l'élection des commissions des oeuvres sociales devait en principe être signée hier en fin d'après-midi par le ministre de l'Education nationale, les syndicats n'arrivent toujours pas à s'entendre. «Notre base conteste catégoriquement les élections des commissions nationale, et de wilaya chargées de la gestion des oeuvres sociales», peste le porte-parole du Syndicat national des travailleurs de l'Education (Snte), M. Salah Boudjnah. Pour lui, cette gestion centralisée n'est nullement la solution miracle attendue par les travailleurs de l'Education pour régler cet épineux problème. «Bien au contraire, cela risque d'aggraver les choses car cette solution manque de transparence», ajoute- t-il. Ainsi, le Snte se prononce «contre ce mode de gestion et préconise à la place une gestion au niveau des établissements scolaires», précise M. Boudjnah. Pour ce qui est de la circulaire, ce syndicaliste révèle que «ce n'est que de la poudre aux yeux car il n'y a rien de concret qui en sort». Même son de cloche du côté du Conseil des lycées d'Algérie (CLA). Son porte-parole, M. Achour Idir, affirme que «son syndicat est contre cette centralisation de la gestion des oeuvres sociales». D'ailleurs, il dit «ne pas avoir compris ce système de double élection en même temps». M. Idir, qui dit ne pas être au courant des détails de cette circulaire, vu que son syndicat n'a pas été convié aux discussions pour des raisons d'agrément, chose qu'il dénonce du reste, atteste que s'il y a des élections de commissions, ses membres les boycotteront, alors que si c'est un référendum ils se prononceront par la négative. M. Idir est «en faveur de la gestion au niveau des établissements scolaires avec le versement de l'argent de ces oeuvres sociales en tant que 13e mois». Quant à Meziane Meriane, le coordinateur du Syndicat national autonome des professionnels de l'Enseignement secondaire et technique (Snapest), il se dit «d'accord sur le fond mais pas sur la forme». La centralisation des oeuvres sociales est la solution adéquate. Cependant, le mode de scrutin pose problème. «On réclame deux urnes et non une seule pour que celui qui veut voter pour la commission nationale le fasse dans une urne et celui qui veut une commission locale le fasse dans une autre urne», rapporte-t-il. «Cela par un souci d'égalité et de transparence parce qu' il y a des syndicats qui sont contre la gestion nationale et ne peuvent pas se présenter aux élections des commissions nationales dans le cas où c'est le mode de gestion national qui l'emporte», poursuit-il. «Pour moi, c'est le seule point noir de cette circulaire, j'en ai parlé au ministre de l'Education qui m'a expliqué qu'il était impossible de revenir en arrière quand un PV est signé.» Seul le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (C n a p e s t) se dit être satisfait à 100% de cette circulaire. «Le Cnapest ne peut être que réjoui de la circulaire sur l'élection des commissions des oeuvres sociales étant donné qu'il est l'un de ses instigateurs en participant activement à son élaboration lors de la commission mixte syndicat- ministère», assure son porte-parole, Messaoud Boudiba. «Ce fonctionnement de la commission va protéger la solidarité nationale et de wilaya», rétorque-t-il. A rappeler que les élections de commission de wilaya se dérouleront en fonction des cycles, chaque commission de wilaya devant être composée de 9 membres représentant les trois cycles de l'enseignement. Une fois les membres des commissions de wilaya élus, une rencontre nationale sera organisée pour élire le président de la commission nationale et ses vice-présidents. La valeur des fonds destinés aux oeuvres sociales gelés en 2010 et 2011 est de 3000 milliards de centimes, selon les estimations du ministère de l'Education nationale. C'est ainsi qu'avant même d'avoir été installées, ces commissions divisent encore plus ces syndicats...