S'allier à l'Afrique du Sud est un atout maître dans les relations entre l'Algérie et l'Union européenne, notamment lorsqu'il s'agira de finaliser l'accord d'association, dont la signature est attendue pour cette fin d'année. Loin d'être une démarche «égoïste», la visite du Président algérien rendue à son homologue sud-africain est à inscrire dans l'optique de dynamisation des relations inter-Etats au sein du continent noir. Outre son impact à l'échelle euroméditerranéenne, cette encontre algéro-sud-africaine aura surtout une incidence positive sur les autres partenaires africains, puisqu'elle se place dans le cadre de la «nouvelle initiative pour l'Afrique», dont les principaux maîtres d'oeuvre sont les présidents Bouteflika et Mbeki. Ce nouveau rendez-vous algéro-sud-africain verra la tenue de la Haute Commission bilatérale de coopération, qui constituera une nouvelle opportunité pour les deux pays de forger ensemble les contours de leur coopération qui se veut à la fois dense, équilibrée et durable. Déjà, une délégation multisectorielle sud-afiricaine a effectué une visite de travail à Alger, du 23 au 27 septembre dernier, pour préparer les travaux de cette deuxième session. Cette visite s'inscrit dans le prolongement des efforts déployés par les deux pays pour donner à leurs relations une dimension stratégique, et qui a donné lieu à des résultats jugés satisfaisants par les deux parties, qui ont mis en exergue «les multiples contacts établis et les progrès enregistrés, lors des discussions». Au cours de cette précédente réunion, les experts algériens et sud-africains sont parvenus à la finalisation de trois accords en matière de justice, d'agriculture et de pêche, qui devraient être signés lors de cette session de la commission binationale. Ils ont également procédé à l'approfondissement de certains programmes, retenus lors de la première binationale, tenue en septembre 2000, à Alger, notamment dans les domaines de l'énergie et des mines où des négociations très avancées sont en cours entre Sonatrach et des compagnies pétrolières sud-africaines. Vu les progrès réalisés dans ce domaine, l'intervention d'entreprises sud-africaines dans des projets de production et de distribution de l'électricité en Algérie serait imminente. Cette deuxième session de la Haute Commission bilatérale sera également l'occasion de la tenue du troisième Forum des hommes d'affaires algériens et sud-africains. A propos de ce forum, la partie algérienne s'attellera à réunir toutes les conditions de réussite de cette manifestation en exhortant les hommes d'affaires des deux pays à examiner la possibilité de mettre en place un conseil d'affaires mixte pour encourager les initiatives de partenariat. Retenons que l'Afrique de l'Unité africaine n'est pas la même que celle du temps de l'OUA. L'Algérie et l'Afrique du Sud ont un réel pouvoir au sein de l'Unité africaine : il s'agit, aujourd'hui, de dynamiser les relations inter-Etats au sein du plus vieux continent. Dans cette perspective, Alger et Pretoria sont, sans aucun doute, de réelles locomotives. Fortes économiquement et militairement, elles ont un rôle clé dans le processus de coopération interafricain. Le Président Bouteflika, en diplomate accompli, est, à cet effet, un catalyseur de premier choix.