Pour la première fois dans l'histoire du continent noir, des chefs d'Etat africains «impressionnent» leurs homologues européens. L'UE est très satisfaite de la rencontre au sommet qui a réuni les chefs d'Etat africains promoteurs de la Nouvelle initiative pour l'Afrique (NIA) et la présidence belge de l'Union européenne. La déclaration commune, qui a sanctionné la réunion, la qualifie de «fructueuse et utile». Le partenaire européen se dit, quant à lui, «impressionné par la profonde volonté politique qui anime les dirigeants africains, pour davantage de paix, de stabilité (...) et pour assurer le succès de la NIA». Cette nouvelle impression que semblent donner Bouteflika, Mbeki, Obasanjo Wade et Chiluba - président en exercice de l'OUA - à l'UE, se traduit sur le terrain par un désir concret de construire quelque chose de solide autour de la NIA, d'autant que cette dernière est «le fruit de la réflexion de dirigeants africains», comme l'a assuré le Premier ministre Belge, Guy Verhofstadt. C'est ainsi que le principe d'une réunion biannuelle au sommet a été retenu, en plus de la mise sur place d'un groupe de réflexion entre la NIA et les structures actuelles de coopération entre l'UE et l'Afrique. Les observateurs s'accordent à dire qu'aucune décision d'importance stratégique n'a été prise, mais on relève des deux côtés une réelle volonté de déblayer le terrain pour favoriser une coopération durable et stable entre les deux continents. Il est évident, insistent les mêmes observateurs, que la rencontre s'est tenue dans un contexte international particulier, au sens que l'Occident a compris toute l'importance de rétrécir le fossé entre le Nord et le Sud pour éviter que le scénario qui s'est produit le 11 septembre dernier aux Etats-Unis ne se reproduise en terre européenne. De leur côté, les promoteurs de la NIA ont donné toutes les assurances nécessaires à leurs partenaires européens en intégrant en bonne place les concepts de démocratie et de droits de l'homme, chers aux européens. Le Président Bouteflika, l'un des premiers initiateurs de cette démarche novatrice, a eu des entretiens avec le président du Conseil de l'Europe, Romano Prodi. La rencontre a abordé le sujet du jour, mais aussi, l'état des relations entre l'Algérie et l'UE, notamment l'accord d'association, dont la signature est attendue pour la fin de l'année en cours. Enfin, il y a lieu de souligner l'engagement des chefs d'Etat africains et la présidence de l'UE à coopérer pour éradiquer le terrorisme international.