Le chef de l'Etat des Emirats arabes unis a gracié lundi cinq militants pro-démocratie condamnés la veille à des peines de prison pour avoir «humilié» les dirigeants du pays, a indiqué leur avocat. «Un responsable nous a informé de la décision de grâce», a déclaré Mohammed al-Roken, ajoutant que des instructions ont été données pour qu'il soient remis en liberté. Il a dit espérer voir ses clients remis en liberté dans la journée. Les cinq militants on été condamnés dimanche à Abou Dhabi à des peines de deux à trois ans de prison, notamment pour avoir «insulté» les dirigeants des Emirats arabes unis, un pays pétrolier du Golfe épargné par le Printemps arabe. Le blogueur émirati Ahmed Mansour, ingénieur et membre du comité consultatif de la division Moyen-Orient de Human Rights Watch (HRW) et de l'ANHRI (Réseau arabe d'information sur les droits de l'Homme), a été condamné à trois ans de prison, et ses quatre compagnons à deux ans. Les cinq hommes -quatre Emiratis et un apatride- avaient été arrêtés en avril et leur procès s'était ouvert le 14 juin devant la Haute cour fédérale de justice à Abou Dhabi. Outre M. Mansour, il s'agit de Nasser Ahmad ben Gaïth, professeur à la branche de la Sorbonne d'Abou Dhabi et partisan d'une réforme politique, ainsi que les blogueurs Fahd Salem Dalak, Ahmed Abdel Khaleq Ahmed (apatride) et Hassan Ali al-Khamis. Ils ont été condamnés pour avoir «humilié le chef de l'Etat, le vice-président et le prince héritier d'Abou Dhabi» et avoir incité à «boycotter les élections du Conseil national fédéral et à tenir des manifestations», selon l'agence officielle WAM.