Un ressortissant libyen armé d'un fusil à pompe a ouvert le feu mercredi dans un quartier historique et touristique d'Istanbul, blessant deux personnes avant d'être tué par la police, ont annoncé les autorités. «C'est un triste événement. L'individu est entré par la porte principale du palais de Topkapi, avec à la main un fusil à pompe. Il a tiré à gauche, à droite, et a fait deux blessés. Les forces de sécurité l'ont neutralisé», a déclaré le vice-Premier ministre turc, Bülent Arinç, cité par l'agence de presse Anatolie. L'homme, qui est arrivé à bord d'une voiture immatriculée en Syrie, a blessé deux membres du personnel de sécurité en faction devant le palais des sultans ottomans de Topkapi avant de pénétrer vers 10H00 (08H00 GMT) dans l'enceinte de l'édifice, un haut lieu touristique situé sur la rive européenne d'Istanbul. «Il a blessé un agent privé de sécurité et un de nos soldats. L'état de notre soldat est bon, mais celui du vigile est un peu plus grave», a expliqué le gouverneur d'Istanbul, Hüseyin Avni Mutlu, cité par Anatolie. Selon la chaîne de télévision NTV, qui cite le chef de la police de la ville, Hüseyin Capkin, l'individu s'est emparé des armes des deux gardes au moment d'entrer dans le palais, où il s'est barricadé dans une chambre. Les forces spéciales de la police ont abattu l'homme après plus d'une heure de tirs, selon la chaîne, qui a diffusé une photo de l'assaillant, en possession d'une ceinture de cartouches et d'un fusil. «Je l'ai vu quand il est passé devant la fontaine. Il est apparu tout d'un coup, les gens ont eu peur. Il a commencé à tirer en criant +Allah est grand !+. Il a d'abord tiré sur le soldat, puis sur le vigile», a raconté un jeune vendeur de marrons chauds, témoin de la scène. Le ministre de l'Intérieur, Idris Naim Sahin, a affirmé que l'homme était un ressortissant libyen. «L'assaillant n'est pas un citoyen turc, c'est un étranger. Il est né en 1975 et est de nationalité libyenne. Il est entré le 27 novembre en Turquie», a annoncé M. Sahin. Anatolie a précisé que l'individu se nommait Samir Salem Ali Elmadhavri. «Le véhicule à bord duquel le suspect est arrivé sur les lieux a été retrouvé. Il porte une plaque s'immatriculation syrienne. Il appartient à quelqu'un d'autre, les liens ne sont pas très clairs», a souligné M. Sahin. L'attaque intervient après l'annonce mercredi par la Turquie de l'adoption de mesures de rétorsion contre la Syrie pour contraindre le régime de Damas àfaire cesser la violente répression visant les mouvements d'opposition sur sonterritoire. Les autorités turques ne privilégiaient cependant pas de pistes quant au mobile de l'agresseur. «Comme il n'a cherché à faire passer aucun message, nous estimons qu'ils s'agit d'un acte purement individuel», a déclaré M. Mutlu. «Nous lui avons demandé de se rendre, mais quand nous avons vu qu'il était résolu à ne pas le faire nous avons lancé l'opération», a souligné le gouverneur. Après l'opération, la police a perquisitionné dans l'hôtel où logeait l'assaillant avec un ami, près de la place de Taksim, dans le centre d'Istanbul, a rapporté le quotidien à grand tirage Hürriyet sur son site internet. Elle était toujours à la recherche de cet ami. L'incident s'est produit dans le quartier historique de Sultanahmet où sont situés d'importants monuments prisés des touristes comme la basilique-musée de Sainte-Sophie et la Mosquée bleue.