«QUINZE policiers et dix-sept civils ont été blessés dans un attentat suicide», a déclaré hier le gouverneur d'Istanbul, Hüseyin Avni Mutlu, devant la presse. Le kamikaze, un homme, est mort par l'engin qu'il a fait sauter. D'autres charges explosives ont été retrouvées sur lui, a dit le responsable. Un précédent bilan fourni par le chef de la police stambouliote, Hüseyin Capkin, faisait état de 22 blessés, dont 10 policiers et 12 civils. «Nous pensons qu'il s'agit d'un attentat suicide», a-t-il déclaré. L'attaque s'est produite sur l'esplanade de la place de Taksim, centre névralgique de la métropole, fréquenté par des dizaines de milliers de personnes chaque jour, où des policiers antiémeutes sont en faction 24 heures sur 24. Le chef de la police n'a pas précisé à quel mouvement pourrait appartenir le kamikaze. Mais l'attentat a été revendiqué par un groupe radical kurde, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), considéré par Ankara comme un prête-nom utilisé par le PKK quand il commet des attentats susceptibles de choquer l'opinion publique. La vaste esplanade ainsi que les rues y menant dont la rue piétonne historique Istiklal ont été bouclées par la police qui a établi un cordon de sécurité, refoulant les badauds, selon les chaînes de télévision. Murat Karayilan, le chef militaire du PKK, avait affirmé la semaine dernière dans un entretien à un journal turc depuis son repaire du nord de l'Irak que son mouvement, en lutte armée contre les forces d'Ankara depuis 1984, épargnerait les civils et poursuivrait sa trêve unilatérale si le gouvernement turc acceptait le dialogue.