L'attaque de locaux de l'ambassade britannique à Téhéran a suscité mardi de vives condamnations internationales, le Conseil de sécurité de l'ONU condamnant l'incident «dans les termes les plus sévères» alors que Téhéran a exprimé ses «regrets». Londres s'est dit «scandalisé» par «l'intrusion inacceptable» de manifestants dans son ambassade, «attaquée, envahie et incendiée», et a conseillé à ses ressortissants «de rester chez eux» et «d'adopter un profil bas». La tension est remontée récemment autour du programme nucléaire iranien, après la publication d'un rapport de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) étayant les soupçons des Occidentaux selon lesquels Téhéran aurait travaillé à la fabrication d'une arme nucléaire malgré ses démentis répétés. Les manifestants de Téhéran protestaient d'ailleurs contre les sanctions décidées par Londres contre l'Iran en raison de son programme nucléaire. Dimanche, le Parlement iranien avait voté une loi réduisant les relations diplomatiques au niveau de chargé d'affaires et prévoyant l'expulsion de l'ambassadeur britannique dans un délai de deux semaines. Les Occidentaux, unis dans leurs condamnations de l'attaque de mardi, ont milité au siège de l'ONU à New York pour que le Conseil de sécurité adopte une déclaration, ce qui a rapidement été le cas. Dénonçant «dans les termes les plus sévères» l'attaque de Téhéran, «les membres du Conseil de sécurité ont rappelé le principe d'inviolabilité des locaux diplomatiques et consulaires et l'obligation des gouvernements hôtes (...) de prendre toutes les mesures appropriées pour (les) protéger», souligne la déclaration. Le président des Etats-Unis Barack Obama a pour sa part qualifié d' «inacceptable» l'attaque de l'ambassade britannique, prévenant Téhéran qu'il avait «la responsabilité de protéger les missions diplomatiques». «Nous sommes tous profondément troublés par l'assaut contre l'ambassade du Royaume-Uni en Iran, ce genre de comportement est inacceptable et j'exhorte avec fermeté le gouvernement iranien à faire rendre des comptes aux responsables», a déclaré M. Obama devant des journalistes. Les Etats-Unis n'entretiennent plus de relations diplomatiques avec l'Iran depuis 1979 après que des étudiants islamistes ont pris en otage 52 employés de leur ambassade à Téhéran. La chef de la diplomatie de l'UE, la Britannique Catherine Ashton, a fustigé une «incursion totalement inacceptable», que Paris a également condamnée «très fermement». L'Italie l'a qualifiée «d'absolument intolérable» et la Russie, qui avait fait savoir qu'elle ne soutiendrait pas de nouvelles sanctions contre l'Iran en dépit du dernier rapport de l'AIEA, a elle aussi rapidement condamné l'attaque «inacceptable» de l'ambassade britannique. «Les actes d'une foule de protestataires commis en violation des normes du droit international universellement admis (...) sont inacceptables et méritent d'être condamnés», a affirmé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. Berlin a, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Guido Westerwelle, condamné l'attaque qui «constitue une violation des lois internationales et n'est absolument pas acceptable». L'Espagne a condamné mardi «avec fermeté» l'attaque contre l'ambassade britannique à Téhéran, jugeant ces «faits absolument inacceptables» et réprouvant «la réponse insuffisante des autorités iraniennes».Téhéran a de son côté «regretté» l'attaque contre l'ambassade britannique. Le ministère iranien des Affaires étrangères a «exprimé ses regrets pour le comportement inacceptable d'un petit nombre de manifestants en dépit des efforts de la police», et affirmé avoir «demandé aux autorités de prendre immédiatement les mesures nécessaires» pour mettre fin à l'occupation de l'ambassade, selon un communiqué.