Ça brûle chez les douanes au sens propre. En effet, la fourrière des douanes au port d'Alger a pris feu hier aux environs d'une heure du matin. «Nos secours sont intervenus, hier à 01h28, pour l'extinction d'un incendie qui s'est déclaré dans un hangar de stockage des douanes d'une superficie de 6000 m², situé à la sortie n°06 du port d'Alger, commune d'Alger-Centre, daïra de Sidi M'hamed.», a révélé la Protection civile dans un communiqué parvenu à la rédaction. Le même document fait état de grandes pertes durant cet incendie. «Un important lot de boiserie, pièces détachées, mobiliers de bureaux, produits pyrotechniques, divers produits cosmétiques ont été ravagés par l'incendie.» Il a fallu 10 engins d'intervention rapide des pompiers et le déploiement de tous les moyens nécessaires, 2 ambulances et 12 équipes d'intervention, pour sauver de «ce hangar mitoyen, 1 bloc administratif, plusieurs véhicules et engins de levage (3 camions, 1 ambulance, 3 véhicules légers, 3 Clarks et 1 citerne)», a révélé le même communiqué. La tâche du directeur général ne sera pas facile. M Bouderbala qui vient de rentrer d'un voyage dans un pays asiatique trouve 116 douaniers en grève de la faim et la cerise sur le gâteau: des hangars de son institution qui prennent feu. Contacté pour plus de détails, le département chargé de communication de la Douane atteste n'avoir aucune information à fournir. «On ne sait rien pour le moment, ni les causes de l'incendie ni les pertes enregistrées», assure-t-on du côté des Douanes. «On attend le procès verbal de la Protection civile pour pouvoir faire le bilan.» Pourtant, le communiqué de la Protection civile rapporte noir sur blanc que «les services des Douanes étaient pressants sur les lieux au même titre que les services de sécurité et les services portuaires». Pis encore, l'information concernant l'incendie a été transmise à la presse par la Protection civile tôt le matin. Les services des douanes seraient-ils à ce point dépassés par les événements? Nos institutions communiquent mal, c'est un fait. Mais quand il y a le feu dans leurs locaux, cette non-communication devient plus grave en ce sens qu'elle laissera libre cours aux rumeurs les plus folles. Les causes de l'incendie d'hier restent «encore indéterminées», a ajouté la même source. Mais vu la nature sensible de cet hangar, et surtout la non-communication, une question se pose et s'impose: cet incendie ne serait-il pas un acte de sabotage? Ne vise-t-il pas à cacher une quelconque malversation? Des preuves à faire disparaître, ce qui veut dire un acte criminel ou est-ce seulement un accident? Un importateur véreux ayant fait l'objet de saisie aurait-il tenté d' effacer les traces de son délit? Il éviterait ainsi que les services de sécurité ne découvrent le pot aux roses. Les barons de l'importation sont capables de tout! Dans les deux cas, la donne est grave. Comment un hangar aussi sensible peut-il «flamber» aussi facilement? Il faut noter également qu'il n' y a pas que des produits saisis dans ces entrepôts. Selon des sources douanières, il y avait également d'autres produits, notamment des objets de valeur comme l'or et des bijoux. C'est dire que les pertes se chiffrent à 40 milliards de centimes, selon certaines sources. Seule l'enquête des services de sécurité est à même de donner la réponse. En attendant, c'est le flou total.