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La parade par le discours stérile
LE ROULEAU COMPRESSEUR DE L'OCCIDENT
Publié dans L'Expression le 15 - 12 - 2011

Le Qatar joue à merveille la partition écrite par l'Otan
«Après l'époque du désespoir, voici la pire époque du chagrin.» Propos attribués à Malek Haddad
Ces mots de Malek Haddad, qui auraient été prononcés à l'Indépendance, traduisent mieux que mille discours le désarroi des Algériens. Ces mots toujours actuels s'appliquent merveilleusement bien aussi, à la situation des Arabes pour qui l'année 2011 aura été l'année de tous les dangers, de tous les hivers et surtout le point de non-retour d'une situation chaotique. Pour la première secrétaire du Parti des travailleurs, la faute ce sont les autres, c'est l'Otan, c'est l'impérialisme, c'est le grand capital qui veut nous prendre nos richesses nous qui sommes nés avec un poil dans la main pour ne pas travailler. L'Otan nous dispute une rente imméritée qui n'est pas celle de l'effort, de la sueur, des larmes, des nuits de labeur des années de combat contre l'ignorance. Qu'avons-nous fait avec? Pourquoi un pays comme l'Iran résiste? Pourquoi même un pays comme la Syrie résiste? Est-ce un pays libre, démocratique? Non, mille fois non! L'Occident a trouvé les faiblesses dans les armures, dans les pays arabes en s'attaquant aux potentats qui sont là depuis la nuit des temps tétanisant leurs peuples pendant que les pouvoirs en place -opposition de façade comprise - se partagent les rôles pour pérenniser le statu quo. On appelle le peuple en lui faisant peur avec le grand méchant loup, en l'occurrence l'Occident prédateur, avec le nouveau gouvernement mis en place, avec les institutions Banque mondiale et FMI pour la finance et l'économie, l'OMC pour le commerce, la CPI pour juger ceux qui ne filent pas droit, l'AIE qui dicte aux pays pétroliers les quantités à produire pour ne pas perturber le marché et naturellement le bras armé de l'Otan qui est là «pour normaliser les situations».
La réalité du Monde
Faut-il croire à un Occident omnipotent, capable de faire et de défaire les aspirations des peuples? Non! L'Occident a de fait, déclaré la guerre au Monde, car il y a un problème de suprématie. A titre d'exemple, les autorités russes ne se sont pas privées de montrer du doigt les ingérences étasuniennes dans le processus électoral controversé en Russie. Après avoir dénoncé les déclarations intempestives de Mme Hillary Clinton, elles ont mis en avant le financement par l'Agence gouvernementale Usaid de l'organisation «Golos», chargée du monitoring des élections et qui déploie une intense activité depuis plusieurs semaines pour démontrer le caractère frauduleux des élections législatives du 4 décembre 2011.
«Avec le Japon et les autres pays asiatiques, écrit Abou el Hassan Bani Sadr, ancien président de la République d'Iran, les pays émergents d'Asie sont plus importants aujourd'hui que l'ensemble de l'Occident. (...) Ce qu'ils [les Occidentaux] cherchent, par contre, c'est contrôler le pétrole et le gaz. Ils pensent qu'en contrôlant les deux centres que sont l'Asie centrale et le Golfe persique, ils pourront dialoguer d'égal à égal, voire établir une supériorité marginale sur l'Asie. Ce qu'ils veulent, c'est contrôler le pétrole et le gaz. Leur justification: après le départ des Etats-Unis d'Irak, l'Iran deviendrait la puissance hégémonique dans la région, en raison de la fameuse ceinture verte du chiisme [ndR]. Changer le régime en Syrie, rétablir un régime sunnite signifie un Iran coupé du Liban».(6) Concluant son interview, Bani Sadr reprend les mêmes arguments que l'ambassadeur Kishore Mahboubani: «Il y a plusieurs grandes raisons à la crise de l'Occident paniqué face à la perspective d'une perte de son hégémonie au profit des nouveaux centres de puissance asiatiques ou euro-asiatiques, tels que la Chine, l'Inde, d'abord la baisse du niveau de vie des populations. (...) Autre problème essentiel: l'Occident a abandonné le contrôle de son économie aux marchés financiers. Selon des sources, aux Etats-Unis, l'argent est beaucoup plus investi sur les marchés financiers que dans l'économie réelle sur un rapport de 1 à 7».(1)
Kishore Mahbubani décrit le déclin occidental aussi, par la perte de ses propres valeurs. Pour lui, «le moment est venu de restructurer l'ordre mondial, l'Occident est dans l'incapacité à maintenir, à respecter et encore plus à renforcer les institutions qu'il a créées. Et l'amoralité avec laquelle il se comporte trop souvent sape davantage les structures et l'esprit de la gouvernance mondiale. L'Occident est en déclin face aux autres puissances de la planète, Chine et Russie en tête. Le déclin est à la fois moral, économique, financier, social, politique, éthique, gangrené par un système financier parasitaire et un système politique fait de prébendes et de politiciens plus ou moins véreux aux ordres de l'oligarchie financière. Comment l'Occident et principalement les US vont gérer cet effondrement et la confrontation qui ne manquera pas d'arriver entre les Etats Unis et la Chine. Les Etats-Unis ayant une dette fantastique de près de 14.000 milliards de dollars sont liés à la Chine qui détient plus de 2000 milliards de dollars de bons du Trésor. Malgré cela on dit que vers 2025 la Chine sera la première puissance industrielle. Elle deviendra imprenable. Tout se joue donc dans ces quinze ans. Le conflit est donc daté; les Etats-Unis ont des velléités de mettre en place une stratégie de conquête ou d'asservissement». (2)
Guerre froide
Après l'implosion de l'empire soviétique, ce fut comme on le sait, «la fin de l'histoire» selon le mot de Fukuyama avec une «pax americana» qui paraissait durer mille ans. Le peuple américain se voulant lui aussi, «peuple élu» comme le martèle «la destinée manifeste», c'est à lui d'éclairer le monde au besoin par le napalm. (...)Dans une conjoncture caractérisée par la rareté des matières premières, 90% des terres rares sont en Chine qui ne les vend qu'avec parcimonie. La débâcle financière des Etats-Unis et de l'Europe a amené les Etats-Unis et l'Europe à ne plus s'embarrasser de «principes», ils prennent par la force aux pays faibles leurs ressources comme c'est le cas de Kadhafi crucifié par l'Occident qui ne s'arrête pas de déstabiliser sous des dehors de démocratie qui ne trompent plus personne. (3)
Dans cette troisième guerre annoncée où les pays du Sud seront des variables d'ajustement d'un futur troc entre les grands, deux options pourraient avoir lieu soit une confrontation directe brutale- les prétextes sont trouvés Taïwan, l'Iran- et lourde de conséquences. Il n'est pas sûr que cette confrontation soit à l'avantage de l'Occident, car sans doute tous les pays européens vont se vassaliser autour des Etats-Unis et ils seront les premiers perdants avant que l'Empire ne s'effondre. Soit une confrontation indirecte, plus longue. Nous aurons une guerre froide américano-chinoise. Les occasions ne manquent pas non plus avec la Syrie, ou la masse financière de la Chine qui peut peser dans l'économie et le système financier mondial et principalement US. A coté de çà, il faut comprendre que contrairement à l'époque de la guerre froide où la stratégie et les décisions venaient du haut de la hiérarchie politique US, autant aujourd'hui cette hiérarchie politique a un rôle secondaire. Ceux qui décident ne sont pas en première ligne et il est certain que les intérêts et la stratégie de cette Oligarchie aient en priorité l'intérêt de la nation américaine. Nul doute qu'à terme, le chaos s'installera. Parmi les Européens, reste à savoir comment dans un contexte d'effondrement total, les choses vont se passer.En tout cas, la vassalisation aux US et au système financier anglo-saxon a déjà commencé avec le veto de David Cameron à tout nouveau traité européen qui aura notamment à fourrer son nez dans le city.
Une belle intervention à la «Conférence d'urgence» fut celle de Mohamed Bouhamidi; utilisant un langage révolutionnaire, j'ai eu du mal à résumer sa contribution tant ses propos étaient tous importants, justes et mobilisateurs. «Partout, dit-il, ces guerres d'agression visent la destruction de l'Etat national. Partout elles s'attaquent à l'idée de souveraineté sur les richesses. Elles minent la conscience nationale et tentent de lui substituer des identités passéistes ethniques ou religieuses, qui préparent la partition du pays comme au Soudan ou affaiblissent suffisamment le sentiment d'unité nationale pour entretenir les germes de la division et de la guerre permanente. C'est cela le plus grand crime des puissances de l'Otan.
Comme à la première époque des conquêtes coloniales, elles s'appuient sur des forces indigènes en utilisant tous les moyens pour les entraîner dans une guerre civile qui camoufle leur guerre de conquête tout en la facilitant. Ces puissances provoquent sciemment ces guerres civiles comme le démontre amplement le refus de négociations en Libye et en Syrie. (...) La crise économique qui les frappe se traduit déjà par moins d'emplois, moins de soins, moins d'école, moins de culture et plus de précarité pour les peuples européens. La perspective qui leur est aujourd'hui imposée est celle du retour aux situations de l'esclavage industriel. Les cercles dominants des néoconservateurs aux socio-démocrates poussent les opinions européennes vers la xénophobie, l'islamophobie mais aussi vers la haine et le mépris des peuples du sud de l'Europe, les Grecs en particulier, assimilés à des métèques paresseux et dépensiers. L'extension du racisme est une donnée de cette régression vers les âges obscurs des croisades, vers des idéologies de la haine de l'homme pour l'homme et de la croyance fasciste de la supériorité d'une race d'hommes sur d'autres races d'hommes. (...)Certains pensent qu'en faisant des concessions aux pays de l'Otan ils peuvent sauver nos pays d'une attaque destructrice.» (4)
Quand on a dit tout ça, à savoir que ce sont les coupables, sommes-nous pour autant disculpés de nos fautes? N'est-ce pas parce que nous sommes faibles qu'ils ont tous les droits sur nous? Malheureusement, ces évidences n'ont plus cours. Nous ne sommes plus à l'ère du charbon et de l'acier, des mineurs de Germinal mais à celle du Web 2.0, du drone prédator et du satellite Omid, à savoir un Univers du savoir conquérant seule ceinture de sécurité dans ce monde impitoyable.
Avons-nous un Plan B? Quelles sont les options qui s'offrent à nous à part nous lamenter et convoquer une hypothétique «IIIe Internationale» qui appartient au passé? Tant il est vrai que c'est le sauve-qui-peut» des déclarations dans le plus pur état soixante-huitard, voire tiers-mondiste de la belle époque. Ce colloque a toute sa place il y a cinquante ans! au sortir des décolonisations. Il est vrai que l'Otan, le bras armé du nouveau gouvernement mondial ne s'embarrasse pas de principes ou de retenues. Il prend, il arrache, il détruit, il sème la terreur et la désolation. Fallait-il réunir à grands renforts de publicité et de dépenses payées en définitive par le contribuable ou le baril de pétrole pour en arriver là. J'aurais pensé pour ma part, que ce distingué forum propose des solutions en lieu et place de voeux pieux sans lendemain une fois que les lampions se sont éteints, que chacun rentre chez soi avec la satisfaction, peut-être sincère pour certains, qu'il faut arrêter cette machine du diable Cette conférence a permis de dresser un catalogue des malheurs des Arabes en accusant l'Autre de tous les maux. Pas un mot sur la gabegie des potentats qui installent leurs pays dans les temps morts semant le trouble, le désespoir Qu'y a-t-il d'urgent dans cette conférence et quelle est la feuille de route qui nous permettra de conjurer les périls?
Nul doute que l'Occident mise, pour le moment, sur les potentats qui font la guerre à leur peuple et à leur voisin ayant définitivement mis un genou à terre à l'instar des pays du Golfe avachis paresseusement sur des gisements de pétrole et de gaz, au premier rang de ces potentats le Qatar joue à merveille la partition écrite par l'Otan. Il arrivera un moment où l'Occident sifflera la fin de la récréation pour tous ces non-Etats, il accaparera, sans état d'âme, l'énergie qui lui est nécessaire. Pour n'avoir pas misé sur le savoir, ne pas avoir mis en pratique l'alternance, la démocratie, les Arabes deviendront une scorie de l'Histoire. Dans mille ans, on se souviendra, malgré tout d'El Gueddafi qui avait, avec son credo «zenga, zenga», une certaine idée de la «cha'ama», la dignité qui manque aux potentats casse-croûteurs installés dans les temps morts.
Plan Marshall
Tout ceci est connu, donc rien de nouveau sous le soleil. Ce qu'on aurait voulu savoir à la place des lamentations, c'est comment trouver la parade? Je ne crois pas aux grandes kermesses où rien ne se fait surtout si ce sont les miséreux qui se réunissent entre eux - pas un mot dans les chaînes occidentales sur la Conférence d'urgence d'Alger - et ce n'est pas faute de s'être agité et d'avoir dépensé. Comment mettre les Arabes au travail et surtout comment donner l'exemple en balayant d'abord, devant notre porte? Il n'y a pas dans ce vingt et unième siècle de tous les dangers, d'empathie ou de philanthropie, voire de morale. Le monde se recompose dans la douleur avec de nouveaux équilibres. J'aurais voulu que dans cette conférence, les pays arabes au lieu de se lamenter et reprendre les slogans occidentaux du danger de l'Islam, prennent date avec l'Histoire en mettant en oeuvre un Plan Marshall pour la science et la technologie. C'est cela qui nous permettra d'exister ou de disparaître dans une génération; tout le reste ne fait que différer l'échéance qui est inéluctable, à savoir que nous allons devenir des zones grises. L'exemple de la Somalie est à méditer.
1.www.solidariteetprogres.org/Abolhassan-Bani-Sadr-Non-a-une-guerre-contre-l-Iran_08363
2.C.E. Chitour www.legrandsoir.info/Declin-de-sens-ou-declin-de-puissance-le-dilemme (...)
3. http://www.alterinfo.net/L-Occident en déclin -La-fuite-en-avant-d-une-3e-guerre-mondiale_a67816.html
4. Mohamed Bouhamidi http://forumdesdemocrates.over-blog.com/article-sur-la-premiere-ligne-de-defense-contre-la-barbarie-92124020.html


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