Mohamed Rached Al Hachemi un prétendu «guérisseur miraculeux» qui dit soigner par la «rokia» toutes les maladies. «Les promoteurs du charlatanisme sont habiles dans l'usage de slogans et de mots à la mode», dixit Stephen Barret. Tous les docteurs ne sont que pas des charlatans, mais ceux qui prétendent tout guérir le sont forcément. C'est le cas du «Dr» Mohamed Rached Al Hachemi un prétendu «guérisseur miraculeux» qui dit guérir par la «rokia» toutes les maladies, y compris le sida et le cancer, alors qu'il n'est même pas médecin. Ce charlatan qui est le patron de la chaîne de télévision Al Hakika, a été interpellé vendredi par la police des frontières algériennes à l'aéroport international Houari-Boumediène d'Alger pour escroquerie suite à une plainte de victimes. Une bonne nouvelle donc. L'Etat a enfin réagi à ce phénomène de «guérison» miracle qui prolifère dans le pays et qui a déjà fait un bon nombre de victimes. Néanmoins, cette arrestation n'est que l'arbre qui cache la forêt. L'Etat n'a pas pris de mesures pour lutter contre ce phénomène qui s'apparente de plus en plus à un fléau. En effet, cette arrestation fait suite à un mandat d'arrêt lancé à son encontre par Interpol, révèlent les titres de la presse nationale. Ce mandat d'arrêt international aurait été demandé par les autorités de Sultanat d'Oman. Les chefs d'inculpation retenus à son encontre, seraient la mise en oeuvre de pharmacies non autorisées à Oman. Ce n'est donc pas une initiative algérienne d'arrêter un escroc qui s'apprêtait à créer un centre des mille et une merveilles en Algérie. Ce centre miraculeux créé avec la bénédiction de l'Etat, aurait permis d'escroquer des millions de malades algériens. Comme si ces derniers ne se font pas assez arnaquer par des charlatans algériens, pour qu'il faille encore leur importer des Jordaniens! Il suffit juste d'ouvrir les pages de certains journaux pour trouver des médecins miracles qui proposent de soigner les maladies lourdes où la médecine conventionnelle ne fait pas effet. Ces médecins miracles utilisent la médecine traditionnelle et des herbes miracles. Mais le drame est dans le fait que ces «guérisseurs» disent pouvoir vaincre des maladies dont personne jusqu'à ce jours n'arrive à soigner tel que le sida ou certaines formes malignes de cancer. Ils exploitent ainsi le désespoir des malades pour leur faire «gober» leurs arnaques. Les malades paient des sommes astronomiques pour une rokia (exorcisme) ou des médicaments miracles proposés par ces faux-médecins. Mais peine perdue! Ces patients constatent toujours le même résultat, c'est-à-dire rien... Voyant ce type de guérison devenir à la mode, un nombre impressionnant de «guérisseurs» ont ouvert, avec le consentement de l'Etat, leur cabinet de Rokia. Mais qui dit cabinet médical, dit forcément pharmacies. Alors d'autres on eu la lumineuse idée d'ouvrir des «pharmacies» qui proposent des médicaments traditionnels. Vous en rencontrez dans chaque ruelle ou quartier du pays au moins un. Ils commencent à être plus nombreux que les vrais pharmaciens. Le succès est tel que d'autres veulent surfer sur la vague en proposant d'autres herbes avec des bienfaits innovants les uns plus que les autres... Ces herboristes vous proposent une herbe ou on ne sait quoi, qui viennent de diverses régions du monde, pour chaque maladie. Néanmoins, que pensent les vrais médecins de ces charlatans? Nous avons contacté le Dr Mehdi, médecin installé dans un quartier populaire de la capitale depuis plus de 30 ans. «Je ne remets pas en cause les bienfaits de la médecine traditionnelle ou les bienfaits des plantes, vous savez que la majorité des médicaments sont faits à base de plantes. Je pense qu'elles est complémentaire avec la médecine classique. Mais de là à dire que cela peut guérir le cancer ou le sida, il y a un pas... qui a été franchi», lance-t-il sèchement. «Pour moi, la rokia est un bon moyen de soulager et aider psychologiquement les gens. Toutefois, il y a certains charlatans qui demandent à leurs malades, souvent chroniques, d'arrêter leurs traitements. Ils mettent en danger de mort des malades qui sont aveuglés par le désésépoir et leurs croyances», déplore-t-il. Le Dr Mehdi tient absolument à nous raconter une anecdote à propos de ces «rakis». «Une femme qui pratique la rokia dans mon quartier n'a pas trouvé mieux à dire pour attirer ses victimes que d'affirmer que je venais souvent chez elle pour me soigner», raconte-t-il en se marrant. «Vous vous rendez compte de quoi ils sont capables. Ces charlatans donnent ainsi une mauvaise image de la rokia, qui peut, dans certains cas, soulager psychologiquement», conclut-il. Voilà donc comment l'Etat donne sa bénédiction à des pratiques d'un autre âge... Jusqu'à quand va-t-on tolérer ce charlatanisme dans un pays qui aspire au développement?