Les jeunes chômeurs sont de plus en plus nombreux Les sans-emploi ont commencé à s'organiser pour postuler à une vie digne. Est-ce la supercherie qui guette les jeunes diplômés et les jeunes de manière globale comme ils le constatent ces derniers temps à travers le territoire national? Un véritable miroir aux alouettes, fascinant, attend les chômeurs. Mais est-ce une duperie? Le gouvernement et les opérateurs publics et surtout privés se sont-ils donné le mot pour abuser du malheur des centaines de milliers de jeunes chômeurs qui sont de plus en plus nombreux à grossir les rangs des sans-emploi? Dans certaines wilayas, on utilise d'autres recettes. A titre d'exemple, dans la wilaya de Tizi Ouzou pour ne citer que celle-là, les différentes daïras ont ouvert des listes à celles, parmi les femmes au foyer et jeunes filles sans emploi, qui voudraient bien recevoir une aide financière, une sorte de crédit bonifié, voire non remboursable. Par conséquent, des files d'attente sont observées dans ces endroits pris d'assaut. A quoi rime toutes ces promesses sans lendemain? Selon de nombreux observateurs, «le souci d'éviter la propagation de la vague des révoltes arabes est derrière ce genre d'attitude, instruction faite à l'emporte- pièce et infructueusement». Ceci dit, d'autres estiment que «le spectre de l'abstention massive lors des prochaines échéances électorales, dont le taux risque d'être très élevé ou le plus faible dans la région, donc crédibilisant à la fois ces joutes et les réformes engagées y est pour beaucoup dans ces mesures ou instructions du gouvernement». Pourtant, le recrutement concernant les emplois permanents est tributaire d'autres considérations tels «le népotisme», affirment les chômeurs. «Je n'ai eu que des contrats minables de 3 mois dans le secteur privé, payé pour une bouchée de pain», déplore Salim en sa qualité de «déplumé» qui n'a pas eu d'emploi depuis 8 ans. L'Anem envoie plusieurs jeunes chômeurs postuler à un seul poste d'emploi. Peuvent-ils décrocher le poste tant attendu? Si la procédure d'embauche est très stricte, le poste à pourvoir reste précaire. En contrepartie du recrutement, l'Etat contribue au salaire des nouvelles recrues à hauteur de 50% pendant une année renouvelable. C'est peut-être dans ce sens que l'Anem, créée en tant qu'intermédiaire entre les employeurs et les demandeurs d'emploi, a estimé que «le marché de l'emploi est dynamique». Cependant, un phénomène persiste. Même si la loi oblige toutes les entreprises, publiques ou privées, de passer par l'Anem pour le recrutement de leurs personnels, plusieurs entreprises évitent de le faire. Contacté hier, un opérateur refuse carrément de travailler avec l'Anem dans la mesure où «généralement, les chômeurs qu'on tente de placer sont inemployables et ne répondent pas aux profils souhaités, en somme, dit-il, des diplômés complètement illettrés qu'on ne pourrait même pas pouvoir former». Au mieux, le chômeur est embauché sur la base de contrats à durée déterminée, soit une année «renouvelable». Allégée de certaines charges, la rémunération du bénéficiaire est partagée entre l'Etat et l'entreprise. Au pire, comme c'est le cas le plus souvent, le chômeur fait l'objet de fausses promesses. La non-régularisation des postulants ainsi que la non-application de la législation du travail sont parmi les déboires de ceux qui sont retenus ou placés. Plusieurs sont ceux qui retournent au chômage au bout d'une année, faute de renouvellement de leurs contrats. Cette tendance se généralise alors que tous les contractuels, tous secteurs confondus, ne cessent de manifester, bloquer les routes et déclencher des grèves de la faim pour exiger leur intégration et cela à travers le territoire national. Le porte-parole des chômeurs, Samir Larabi, déplore, «l'opacité entourant le dispatching des postes d'emploi au niveau de l'Anem». Cela étant, beaucoup d'entreprises «contournent la réglementation en la matière» car, dit-il, «l'inscription à l'Anem ou ses différentes antennes, est réduite à une simple formalité. Elle se fait après l'embauche pour justifier d'une manière totalement aberrante l'obligation de passer au préalable par l'Anem».