«Il n´est bon festival sans scandale.» André Bazin - Extrait de la revue Les cahiers du cinéma - 1953 SI Yann Barthès du petit Journal et le zapping de Canal+ s'intéressaient à l'actualité de l'audiovisuel algérien, ils auraient du job à plein temps. En couvrant les activités du Festival d'Oran du film arabe (Fofa), ils auraient recensé plusieurs gaffes ou bourdes des reporters très spéciaux de l'ENTV à 0ran. La plus dure à accepter a été commise par l'animatrice du journal spécial du Fofa qui a été diffusé par l'émission Bonjour d'Algérie du vendredi 16 décembre. L'animatrice, (qui n'a vraisemblablement pas préparé sa fiche de lecture avant l'émission) a cafouillé en oubliant le titre du film de Fatma Zohra Zamoum «Kadach thabini» (Combien tu m'aimes). L'animatrice, dont on ne dévoilera pas le nom (par respect à son parcours), a trouvé comme pretexte que le programme était illisible, tirant involontairement sur les organisateurs du Fofa. On aurait pu mettre cette bourde sur le dos du trac et de la mauvaise préparation, mais à ce stade de l'évenement et devant des milliers de téléspectateurs, l'excuse est inacceptable, car le film est algérien et il représente l'Algérie dans la compétition très serrée des longs métrages. Pis encore, c'est la Tunisienne Fatima Bensaïdane qui corrigea l'animatrice algérienne en donnant le titre exact du film, offrant ainsi une piètre image de nos présentateurs télés car il faut se le dire, pour parler de cinéma, il faut être une spécialiste ou du moins une habituée des Festivals de cinéma, et ce n'est pas ce qui manque à Oran. Or, cette jounaliste venue de la station de Béchar n'était pas, malgré sa bonne volonté, préparée à cette épreuve à la fois artistique et surtout audiovisuelle. Dans toutes les télévisions du monde, ceux qui présentent les programmes de festivals sont des connaisseurs ou des spécialistes du monde du cinéma, comme c'était le cas d'Isabelle Giordano pour France 2 ou de Laurent Weil pour Canal+, et pas seulement des fonctionnaires qui font figures de présentateurs vedettes sans cultures ni background cinématographique. A cette bourde monumentale, qui pourrait figurer dans le bêtisier du zapping algérien s'il existait, s'ajoute la mauvaise conception des reportages réalisés sur l'ouverture du festival: le wali d'Oran dans le discours, le wali dans le sonore et le wali en images avec les stars algériennes. Aucune image de l'unique star égyptienne du Festival, Halla Sedki, ni des autres stars arabes ou algériennes. Seulement les images de Saboundji et de Adjaimi. Et puis on ne voit pas ce que sont venues faire les images de Karkabou et de Fanatzia dans la présentation d'un Festival de... cinéma.... arabe. Contrairement aux années précédentes, il n'y avait pas les caméras des télévisions arabes: Nile news, Al Jaras Television, Al Arabya, Abou Dhabi TV ou même MBC (heureusement d'ailleurs). Seul Nessma TV est présente comme à son habitude pour couvrir l'événement et envoyer son sujet par Internet. L'ENTV reste ainsi le seul média audiovisuel fort et puissant pour couvrir le Fofa, avec des envoyés spéciaux dépêchés de Béchar pour soutenir la station d'Oran (vaisseau mère du Fofa) et ceux de la production et de l'information venus d'Alger. Cette force audiovisuelle doit à cet effet coordonner ses efforts, ses visions et surtout ses expériences pour améliorer la couverture et la présentation du Fofa car c'est l'image culturelle et politique d'un pays qui est mise en exposition. [email protected]