C'est aujourd'hui à partir de 18h que s'ouvre le plus important Festival de cinéma en Algérie: le Festival d'Oran du film arabe (Fofa). Et pour la seconde année consécutive l'ouverture de l'unique Festival du film arabe en Afrique et même dans le Monde arabe ne sera pas télévisée, alors que chaque festival est considéré comme la vitrine de la culture du pays qui l'organise. Ainsi, les ouvertures et clôtures des manifestations cinématographiques surtout internationaux, bénéficient d'une couverture audiovisuelle très importantes, voire même concurrentielle. Certains directeurs de festival ont même négocié les droits de diffusion de la cérémonie d'ouverture et de clôture au même titre que des droits de films du Box-office et comme matchs de Coupe du Monde, car chaque grand festival a besoin de visibilité, de notoriété internationale et régionale. Ainsi le 6 janvier 2009, le Festival de Cannes et le groupe Canal+ ont renouvelé leur partenariat jusqu'en 2011 pour la somme de 774 millions d'euros. La chaîne cryptée restant ainsi «le partenaire media télévisé exclusif» de cet événement cinématographique et diffusera en clair et en direct la cérémonie d'ouverture et le palmarès du Festival, tout en proposant «une couverture exhaustive» de l'événement. Canal+, qui est partenaire du Festival de Cannes depuis 15 ans et qui a acheté les droits de diffusion de la soirée des Césars, entend se concentrer sur cet évènement planétaire. C'est comme ça qu'Orange (France Télécom) était devenue le partenaire officiel du Festival du cinéma américain de Deauville, remplaçant ainsi Canal+ qui occupait cette fonction depuis 2000. Canal+ avait indiqué «ne pas avoir souhaité suivre une surenchère sur les droits de ce festival, hors de proportion avec sa notoriété en France». Mais Canal+ n'est pas le seul exemple de ce mariage télévision-Festival. Le Festival de Carthage est partenaire avec la télévision publique TV7 à l'époque. La chaîne marocaine publique-privée 2M est partenaire exclusive du Festival de Marrakech, même chose pour le Festival du Caire avec Al Masrya TV, le Festival de Dubai avec Dubai TV ou encore le Festival de Berlin avec ZDF ou le Festival de Venise avec ARTE. Mais le Fofa n'est pas dans cette logique commerciale des choses. Dans le passé, le Festival du film arabe avait bénéficié de la couverture totale de la télévision en raison de l'implication directe du DG de l'ENTV HHC dans l'organisation de cet évènement. La médiatisation de l'événement dans la région a tout de même écarté cette image de pays fermé par la violence surtout après les attentats d'Alger en 2007. Aujourd'hui, il n'existe aucun accord entre l'Entv et le commissariat du Festival d'Oran pour diffuser la manifestation en direct. La Télévision nationale en tant que service public organisera tout même des comme pour chaque manifestation cinématographique en Algérie, quelques plateaux, notamment pour les émissions matinales de Sabahiyate et Bonjour d'Algérie et des directs à l'occasion du JT de 19h et 20h, sans plus. Il est dommage qu'un festival qui aspire être la vitrine ouverte de l'Algérie vers le Monde arabe et vers la Méditerranée, ne soit pas visible hors des frontières numériques. Au moins pour offrir cette image d'un pays tranquille, loin des turbulences révolutionnaires venues de l'Orient. [email protected]