«Wahran, le nom en arabe de la capitale de l'Ouest, signifie deux lions. C'est la raison pour laquelle le commissariat a décidé de changer le nom du trophée. L'ancienne dénomination, l'Ahaggar d'or, ne cadrait pas réellement avec le lieu où se déroule l'événement». Direction du Fofa Chronique des années de braise, le film qui a offert la Palme d'Or à l'Algérie en 1975, a été involontairement oublié par les organisateurs du Festival d'Oran du film arabe. Programmé à 21h à la salle Saâda dans le cadre d'un «bizarre programme» ticket pour le cinéma arabe, il y avait peu de personnes à la projection de cette fresque unique du cinéma algérien. Le public qui est venu peu nombreux aux séances de l'après-midi pour les films en compétition du Fofa, a déserté la salle en raison de l'absence de la seule attraction des Oranais durant le festival: les vedettes algériennes et arabes du festival. Tous les invités, la presse et même les organisateurs étaient à l'hôtel pour le dîner et aucune programmation n'avait été prévue pour aller assister ou soutenir le film algérien qui avait fait trembler la droite au Festival de Cannes en 1975. Et pourtant ce film a été consacré à l'extérieur: il y a quelques mois à New York et même à Belfort en France dans le cadre d'une thématique: «Maghreb: en finir avec le colonialisme», où une sélection de 9 films a été présentée le mois de novembre passé. Même les rares journalistes qui souhaitaient aller assister à la projection du film à la salle Saâda étaient découragés par le fait qu'il fallait payer 1000 DA le taxi et risquer sa vie pour sortir dans les rues désertes d'Oran à minuit. Il y deux ans, Mohamed Lakhdar Hamina était l'invité d'honneur du Festival d'Oran, et a reçu un accueil triomphal, mais son film a été également zappé par les invités et les journalistes, puisque les organisateurs (qui ont tout de même installé un projecteur mobile de 35 mm dans l'immense salle du Sheraton pour le projeter) ont programmé au même moment... le dîner, poussant des centaines de personnes à déserter la salle. Les choses se sont répétées en 2011. La programmation à 21h du film, a involontairement «tué» la projection. Assister à la projection de deux longs métrages dans la journée, était lourd à supporter surtout quand le film est nul... Il fallait bien se reposer, charger les batteries et faire des one to one dans le hall du Sheraton d'Oran. La programmation d'un transport pour les invités, le soir, aurait été plus raisonnable et surtout plus respectueux pour cette oeuvre cinématographique perpétuelle. Il y a quelques semaines, le film avait été diffusé à une heure tardive de la soirée sur l'Entv sans annonce ni publicité. Le film ne bénéficie pas du même traitement que le film La Bataille d'Alger qui, lui, est diffusé chaque année le 1er novembre et le 5 juillet et parfois même le 11 décembre et le 19 mars. Chroniques des années de braise est une fresque historique de l'Algérie qui n'a jamais pu être égalé, même si Hors-la-loi de Rachid Bouchareb a tenté sans succès de le surclasser. Dans les coulisses du Festival, les Egyptiens, la plus importante délégation étrangère du Fofa avec 25 personnes (loin des 70 personnalités invitées par HHC pour les trois premières éditions, se réjouissent de la non-médiatisation de ce film qui resta à la gorge de Youcef Chahine et obligea les organisateurs du Festival de Cannes à offrir au cinéaste égyptien la palme du 50e anniversaire du festival pour combler l'absence d'une palme acquise par la force du talent. [email protected]